Les 13 et 14 Mai 2018, a eu lieu à Bamako, des journées de mobilisation d’urgence des leaders religieux et des chefs coutumiers, organisées par le Groupement des Leaders religieux musulmans du Mali sur la sécurité et les conflits intercommunautaires.
Au terme des travaux, les participants ont formulé des fortes recommandations.
A l’endroit des autorités politiques et administratives : travailler au retour dans les brefs délais de l’administration dans les zones où elle est absente ; veiller au principe d’intangibilité de l’égalité et de la laïcité ; valoriser les légitimités traditionnelles et religieuses à travers un statut légal ; mettre en place de médiateurs sociaux au- dessus des contingences politiques, religieuses ; donner de l’emploi aux jeunes afin de réduire le chômage ; organiser des séances de formation publiques sur l’Accord et le point de sa mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire ; mettre à disposition de la presse des supports audio visuels pour large diffusion ; créer un comité consultatif pour relayer l’information régulièrement après chaque CSA et faire une mise à niveau de la mise n œuvre de l’Accord ; organiser un cadre d’échange entre les leaders religieux, chefs coutumiers et la classe politique avant les élections 2018 ; réorienter l’éducation et revoir le système éducatif au Mali ; assurer l’éducation et la formation des masses pour vaincre l’ignorance qui les pousse sur des pistes dangereuses .
Dans la même longueur d’onde, ils ont recommandé de créer un centre de formation professionnel islamique ; revoir la formation dans les medersas et écoles coraniques ; prendre en charge urgemment l’enseignement coranique dans la politique d’éducation nationale ; accroître et intensifier la lutte contre le trafic et la consommation des stupéfiants ; prévoir un cadre institutionnel de rencontre des autorités publiques et des communautés ; appliquer la justice transitionnelle ; instaurer un cadre d’échanges entre les chefs coutumiers du Mali ; organiser des formations continues à l’intention des imams et prêcheurs ; ouvrir un programme de télé dédié à mieux connaître les cultures des différentes communautés du Mali ; que l’Etat et les légitimités s’assument dans la gestion des crises.
A l’intention de la communauté internationale : offrir un soutien technique et logistique aux autorités administratives et politiques afin d’accélérer le retour de l’administration dans les zones où elle est absente ;
Envers les leaders religieux, chefs coutumiers et autorités : organiser des séances de restitution de ces journées de mobilisation d’urgence des leaders religieux et des chefs coutumiers dans les régions ; mettre en place des comités locaux de veille pour contrôler les discours religieux ; former les leaders religieux en théologie ; promouvoir le dialogue intra religieux ; engager un programme de prêche dans les maisons d’arrêt ; former et encadrer les détenus pour faits d’extrémisme violent ; mettre en place un cadre de concertation entre les organisations de femmes, de jeunes et les leaders religieux ; cultiver la confiance avec les populations et éviter l’amalgame ; créer un observatoire des pratiques religieuses ; établir une forme d’aide pour prévenir la permissivité des couches tentés.
De même que, mettre une caisse de solidarité pour soutenir les démunis qui deviennent vulnérables ; encourager le brassage multiethnique et les échanges entre communautés ; bannir les déviances et lieux de débauche qui prolifèrent dans les villes ; mettre en place un comité de suivi pour la mise en place des recommandations.