Le centre hospitalo-universitaire iota est une référence en Afrique. Mais, il a tendance à perdre son crédit. C’est le moins que l’on puisse dire avec des faits révoltants. Doit-on imaginer des journées sans intervention, faute de consommables ? Faut-il imaginer la réception des équipements d’anesthésie rejetés par la commission technique de réception ? Faut-il croire à l’utilisation de formol périmé ? Notre enquête.
Pour plus de clairvoyance, nous avons fait plusieurs vas-et-viens auprès des autorités hospitalières. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver d’interlocuteurs. De l’absence répétée des autorités sans preuve jusqu’à dire leur présence à des décès, nous avons été compréhensifs et attentifs. Mais, rien n’y fit.
Qu’à cela ne tienne, nous restons à leur entière disposition pour des explications à donner.
En effet, selon des documents que nous détenons et d’enquêtes auprès des agents de la structure, c’est de l’amertume. Pourquoi ?
Ce mardi 15 Mai 2018, en compagnie d’un parent pour son intervention programmée pour ce jour, nous étions sidérés. Il n’y a pas de consommables (médicaments).
Et cette situation a duré jusqu’au vendredi 18 où ce jour les choses ont pu être débloquées. Durant ces quelques jours, seuls ceux qui ont des parents hauts placés ou des richissimes personnes ont été opérés dans la plus grande discrétion.
Afin d’en savoir plus, certains agents très énervés nous disent ceci : “Vous savez, nous avons de la peine à voir les patients sans pouvoir les soulager. Mais, il faut noter que l’Etat du Mali est malade dans son existence. Notre Directeur Général Colonel Mamadou Sory Coulibaly fait ce qu’il veut. Il n’a jamais été inquiété depuis la transition à nos jours. Malgré nos contestations, les dénonciations de la presse avec des preuves à l’appui…”
En l’absence de consommables, tous les malades programmés ont été différés. Et, il nous est revenu que les ruptures de consommables sont très fréquentes et ce n’est ni la première ni la deuxième fois. Du coup, nous nous sommes dit que l’IOTA est tombé très bas.
Comme rien ne se crée et rien ne se perd, nous nous sommes rendus compte selon les mêmes sources (documents) que de pires moments sont à craindre pour les malades et les travailleurs du CHU-IOTA car le DG est en passe de réceptionner des équipements d’anesthésie rejetés par la commission technique de réception.
En effet suite à l’appel d’offre N°00050/DGMP/DSP2017, à l’issue des travaux de la commission, la société ” SOGEBAC-INDUSTRIE ” a été attributaire du lot N°6 (Fourniture d’équipement d’anesthésie).
Après la livraison des équipements, la commission de réception mise en place a fait un rapport technique et a conclu que les équipements fournis ne sont pas conformes au cahier des charges et ne correspondent pas aux quantités demandées (incomplets) le 28 Septembre 2017.
” SOGEBAC-INDUSTRIE “ dans son offre avait promis des matériels français mais à la livraison elle a présenté des équipements chinois et pire pour certains de ces équipements aucune spécification n’est mentionnée dessus. Donc l’utilisation de ces matériels devient aléatoire et peut mettre en danger la vie des patients.
Selon les mêmes sources, ces équipements, avec la complicité du DG le Dr Mamadou Sory Dembélé trainent encore à l’IOTA car il semblerait que le DG compte avec le temps faire un forcing pour réceptionner lesdits équipements malgré le rejet de ces équipements par la commission.
Alors, certains n’hésitent pas à affirmer que le DG se croit tout permis. Ils rappellent qu’en 2015, le Colonel avait procédé à l’achat d’un appareil de “périmètre OCTPUS 900” pour un montant de plus de 90 millions de nos francs alors que le même type d’appareil plus performant avait été acheté à environ 22 millions. Pire, soutiennent-ils, ce marché a été enregistré à Kita en violation des règles en la matière. Nos sources indiquent que ce dossier traine encore à la justice malgré la pertinence des charges.
Toujours dans le cadre de supposées malversations auxquelles le Dr Mamadou Sory Dembélé se livrerait, il a, disent-ils, voulu imposer au pharmacien, l’achat d’une quantité de formol, plus de 180 fois au-dessus des besoins annuels de l’IOTA et cela au double sinon au triple du prix réel. Le hic est que la date de péremption du formol en question était à trois mois de sa péremption.
Décidément, au regard des documents que nous détenons, nous sommes en droit d’affirmer que dans notre pays tout est permis sauf la compétence et l’honnêteté.
Alors, il s’agit pour nous et à l’ensemble des Maliens d’avoir à l’œil le CHU-IOTA afin qu’il retrouve tout son rayonnement comme par le passé.
Pour cela, nous osons espérer que le ministre M. Ebola, non Pr. Samba Sow saura réagir.
En outre, afin de connaitre toute la vérité, depuis mardi jusqu’au jeudi, le DG fut introuvable. Maintes fois, nous fûmes le déplacement afin qu’il puisse nous donner les vraies raisons, s’il y en a, il est introuvable. Finalement, l’on se demande où va l’IOTA, cette structure de référence en Afrique.