La première session de la Cour d’assises 2018 était très attendue, non pas pour savoir si l’affaire du Général Sanogo et consorts y serait examinée, mais surtout pour voir enfin au moins un des grands cas de scandales financiers inscrit au rôle, même si c’est pour donner du semblant de sérieux dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, en cette année électorale.
Mais tout se passait comme si les rapports de la section des comptes de la Cour suprême et ceux du Bureau du vérificateur général, qui ont épinglé de hauts cadres du régime actuel, se perdent dans les méandres de l’administration publique et par conséquent ne parviennent jamais au niveau de jugement. Et de 2014 déclarée année de tolérance zéro contre la corruption, à l’élection présidentielle de 2018, pas un seul dossier de crime économique n’aura donc été jugé.
Selon le Procureur général lors de l’ouverture de la présente session des assises, les affaires économiques et financières pourtant attendues se signalent par leur rareté à la précédente session comme à la présente. “Je crois que c’est moins par manque de dossiers à traiter que par manque de diligence dans la conduite des affaires à ce niveau. A tous les niveaux du processus pénal, la justice s’illustre par sa lenteur que l’on qualifie de proverbiale, c’est un constat, le traitement des dossiers dans un délai raisonnable est un leurre. La gestion du temps doit être notre crédo”, a-t-il renchéri.
Les femmes et les hommes qui s’étaient déplacés nombreux à cause de ces affaires économiques et financières, après avoir consulté le rôle des audiences, se sont sentis floués et si c’était au cinéma, ils se seraient massés à l’entrée de l’édifice pour crier haut et fort : ” Remboursez ! Remboursez ! “