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Mali: 12 "terroristes" tués selon l’armée, des "civils" selon des proches
Publié le lundi 21 mai 2018  |  AFP
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© RFI par DR
Un combattant du Mujao monte la garde près de l`aéroport de Gao.
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Bamako, 21 mai 2018 (AFP) - Le gouvernement malien a affirmé lundi que "12
terroristes" ont été tués samedi dans un accrochage avec l'armée dans une
localité proche du Burkina Faso, mais des sources locales maintiennent que les
personnes tuées, un nombre d'une quinzaine, étaient des "civils".
"Les Forces armées maliennes (FAMa), sous contrôle opérationnel de la Force
Conjointe du G5 Sahel, lors d'une patrouille de sécurisation de la foire
hebdomadaire de Boulkessy, ont été accrochées par des terroristes", a indiqué
dans un communiqué le ministre de la Défense, Tièna Coulibaly.
"Les FAMa déplorent un mort. Douze terroristes ont été neutralisés, des
motos et des vélos des terroristes ont été détruits", selon le texte.
"C'est un pure mensonge. Ce sont 15 de nos parents civils peuls, sonraï et
burkinabés qui ont été massacrés par l'armée malienne", a affirmé à l'AFP
Hamadou Diallo, un habitant de Bamako originaire de Boulkessy, après avoir
parlé à des proches.
"Deux jeunes à moto ont attaqué et tué un militaire malien. Un renfort de
militaire est venu ensuite pour assassiner quinze civils. C'est ça la vérité",
a-t-il ajouté.
Souleymane Diallo, originaire également de Boulkessy, affirme avoir reçu à
son domicile de Bamako "une trentaine de personnes" venues présenter leurs
condoléances "pour les 15 civils tués", en ajoutant que "l'enterrement de nos
parents a eu lieu (lundi) matin".
Un chauffeur de camion local joint brièvement par l'AFP affirme qu'il a
"assisté au massacre de civils". "Ils sont venus (l'armée), ils ont tué de
civils. Ce ne sont pas des terroristes", a-t-il expliqué.
"Nous avons comme d'autres appris que ce sont des habitants de la localité
qui ont perdu la vie", a indiqué dimanche une source militaire africaine du G5
Saleh. "Nous avons la certitude qu'aucune arme de guerre, ni de grenades n'ont
été récupérées sur les plus de douze personnes tuées", a déclaré cette source.
La minorité peule de cette région affirme être systématiquement soupçonnée
de collusion avec les groupes jihadistes. Elle avait déjà récemment accusé les
forces de sécurité maliennes d'avoir commis des "exécutions sommaires" à son
encontre.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés et
dispersés par une opération militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de
la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des
attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé
isoler définitivement les jihadistes.
sd-siu/sba
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