Avec plusieurs incidents armés ces derniers jours. Tout d’abord, au Mali, au moins 12 personnes ont été tuées samedi à Boulikessi, localité située à la frontière avec le Burkina Faso. La presse malienne évoque une bavure de l’armée après la mort d’un soldat malien. Ses frères d’armes auraient répliqué en tirant sur des civils.
Non, affirment pour leur part les autorités maliennes, citées notamment par le site d’information Maliweb : « lors d’une patrouille de sécurisation de la foire hebdomadaire de Boulikessi, des soldats ont été accrochés par des terroristes. » Bilan : un soldat malien a été tué, douze terroristes neutralisés, et des motos et des vélos appartenant aux terroristes ont été détruits.
Qui dit vrai ? Bavure de l’armée ou véritable attaque terroriste ? Impossible à vérifier. C’est ce qui est sûr dans le Sahel, c’est que les populations ont parfois autant peur des terroristes ou des bandits que des soldats censés les protéger…
Peur des jihadistes et de… l’armée !
Exemple, au Burkina, avec ce rapport de Human Rights Watch intitulé Le jour, nous avons peur de l’armée, et la nuit des jihadistes.
« Un titre qui en dit long, s’exclame L’Observateur Paalga, sur la peur qui habite les populations de la partie septentrionale du pays. Une région prise depuis maintenant trois bonnes années entre les tentacules de la pieuvre djihadiste, coupable des pires abominations. En face, l’armée burkinabè ne serait pas non plus toute blanche. "Exécutions extrajudiciaires", "mauvais traitements", "arrestations arbitraires" de présumés terroristes sont en effet des griefs que retient Human Rights Watch contre nos Forces de défense et de sécurité, soupire le quotidien burkinabè, dans un document qui jette un pavé dans une mare déjà très ensanglantée : depuis 2016, le Burkina a subi 80 attaques qui ont fait plus de 130 morts. »
Et L’Observateur de prévenir : « le risque est qu’en voulant faire feu de tout bois, on fasse tomber des innocents sous les balles de leur propre armée et que cela entrave davantage la difficile collaboration entre les forces de l’ordre et les populations. Sans oublier que les victimes de ces bavures peuvent rejoindre les groupes terroristes par soif de vengeance. »