BAMAKO, Le parti d’un candidat à la présidentielle de fin juillet au Mali, a vivement critiqué mardi le président français François Hollande pour des déclarations sur la région de Kidal (nord-est), occupée par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
La Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS) "dénonce avec la dernière vigueur les récents propos mal inspirés du président François Hollande relatifs au sort de Kidal", indique un communiqué du parti de Soumana Sacko, ancien Premier ministre de 1991 à 1992, candidat à la présidentielle.
"Ni l’opération Serval, dont nous saluons l’efficacité, ni le mirage de milliards d’euros vaguement annoncés à Bruxelles (lors d’une conférence des donateurs le 15 mai) ne donnent au président François Hollande le droit de se substituer aux autorités maliennes et de déterminer en leur lieu et place la séquence temporelle du retour de l’administration civile et des forces armées et de sécurité du Mali à Kidal", affirme ce texte.
A l’issue d’une rencontre, le 16 mai à Paris, avec le président malien par intérim Dioncounda Traoré, M. Hollande avait rappelé son attachement à la tenue d’une présidentielle en juillet au Mali, dont le premier tour a été officiellement confirmé lundi pour le 28 juillet.
"Pour y parvenir, nous devons assurer que sur l’ensemble du territoire, il puisse y avoir organisation du scrutin, pour qu’il ne soit pas contesté", avait-il dit, ajoutant: "C’est là le problème de Kidal. Une zone de l’extrême-nord du Mali, qui est aujourd’hui contrôlée par le MNLA, mouvement armé touareg, qui n’était pas dans la coalition terroriste, qui s’en est même écarté, qui l’a combattu et qui travaille en bonne intelligence avec les armées française et africaines dans cette zone".
"Nous avons dit que nous sommes prêts à accompagner l’administration civile malienne à Kidal pour qu’elle organise des élections", avait-il encore déclaré, avant d’affirmer que, "quoi qu’il arrive, nous assurerons nous-même (...) le fait que les Maliens puissent voter partout, sous contrôle de l’administration civile".
"A contre courant de l’Histoire, les propos anachroniques du président Hollande dénotent un certain paternalisme, voire une certaine velléité de transformation de Kidal, partie intégrante du Mali, en un protectorat français", selon la CNAS.