Pour intensifier les interventions du G5 Sahel, un intense travail d’information et de plaidoyer se prépare pour les deux semestres à venir. Pour le Secrétaire permanent Maman Sambo Sidikou, la force conjointe doit notamment transformer ses « plans d’action » en infrastructures.
Tribune. Bien qu’il désigne un « rivage » compris entre océan Atlantique et mer Rouge, le mot « Sahel » décrit aussi une zone d’Afrique de l’Ouest et du Centre comprise entre désert et savanes. Ébranlée par trois crises majeures (1912-1914, 1931 et 1972), la région a créé le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Depuis 1973, cette institution dédiée à la sécurité alimentaire effectue un travail remarquable en faveur du développement rural.
Le début du XXIe siècle voit l’apparition de l’environnement et de la sécurité parmi les priorités de la diplomatie internationale – et du Sahel. Variations climatiques, croissance démographique et augmentation du cheptel provoquent une pression sans précédent sur l’environnement. Narcotrafiquants et preneurs d’otages narguent les États et opèrent dans des régions où l’administration est inopérante.
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En 2014, la nature régionale des défis conduit Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad à créer le G5 Sahel, organisation politique de sécurité et de développement. Si la force conjointe commandée par le général Didier Dacko depuis Sévaré (Mali) indique des progrès dans le premier domaine, le Secrétariat permanent (à Nouakchott) s’emploie à traduire le « développement » en actes.
L’œuvre que nous entamons sera longue et parsemée d’embuches. En tout premier lieu, il faudra protéger les civils – trop souvent victimes de violence « communautaire » ou de « bavures ». L’instauration d’une paix juste passera par le respect des hommes et de leurs attentes. Il y va de notre cohésion sociale et du contrat liant l’armée à son peuple. Il s’agit de créer les conditions cadre pour fédérer les énergies autour d’une création de prospérité partagée.