Le «quinquéliba» à qui on prête de nombreuses vertus thérapeutiques, est la tisane la plus convoitée pour la rupture du jeûne pendant le Ramadan. Les fidèles à Bamako et dans les autres régions du pays se bousculent aux portillons pour s’en procurer. Le «quinquéliba» est une plante qui pousse partout dans les zones tropicales, notamment dans certains pays africains. Au Mali et chez nos voisins sénégalais, on le consomme beaucoup au petit déjeuner ou pour rompre le jeûne.
Selon les spécialistes, le «quinquéliba» a réellement de nombreuses vertus thérapeutiques. On l’utilise en infusion contre la constipation pour stimuler la fonction biliaire et favoriser l’excrétion biliaire. Il serait aussi efficace comme anti-inflammatoire, antibactérien et dans la protection des cellules hépatiques.
Par ailleurs, les thérapeutes traditionnels annoncent que c’est une tisane qui stimule la contraction des muscles intestinaux, favorisant ainsi le processus digestif. La plante est aussi indiquée comme antipaludéen reconnu dans les régions d’Afrique occidentale. Le «quinquéliba» est très prisé par les Bamakois durant ce mois. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour au marché et dans les familles surtout pendant la rupture de jeûne.
Oumou Soumano est vendeuse au marché de Sabalibougou. Elle confirme que le «quinquéliba» est une niche en cette période. La commerçante cédait le sac de «quinquéliba» à 2000 Fcfa. Mais depuis l’approche du Ramadan, il y a eu une légère augmentation soit 2 250 Fcfa le sac. Fatoumata Diarra, elle aussi, est vendeuse dans le même marché. Elle raconte que la plante vient de pays différents. Mais nos compatriotes ont une préférence pour celle provient de la Côte d’Ivoire et de Kita. «Moi, je vends le quinquéliba ivoirien», explique-t-elle. En outre, notre interlocutrice révèle que le prix du sac de «quinquéliba» a augmenté de 500 Fcfa par rapport à l’année dernière. Le sac de 120kg est acheté à 9.500 F et celui de 50kg à 2.500 F. Nonobstant cette augmentation, le commerce de Fatoumata Diarra continue de prospérer puisqu’elle peut vendre 7 à 12 sacs par jour. Il faut dire que le «quinquéliba» rapporte beaucoup en ce mois de Ramadan.
Quant à Ramata, une jeune mariée dans le quartier Lafiabougou, elle vend la tisane du « quinqueliba». Elle fait ce commerce toute l’année et propose cette tisane dans les marchés le matin. Mais pendant le Ramadan, elle ramène ses horaires de vente au petit soir et fait le porte à porte et quelques fois le tour de certaines entreprises. Elle regrette le fait que les chercheurs maliens ne s’intéressent pas à la transformation du «quinquéliba» parce que c’est une tisane très sollicitée pendant ce mois pour ses vertus.
Les ménagères évoquent avec succès la rapidité de la préparation du «quinquéliba». «Nous servons cette tisane avec des galettes pendant la rupture du jeûne voire l’entame du jeûne», expliquent certaines d’entre elles. Mais une chose est sûre, le «quinquéliba» est consommé en vrac au Mali même en dehors du Ramadan.