Intervenant lors de cette séance, la représentante des Etats-Unis, Amy Noel Tacho, a indiqué que les solutions sécuritaires, y compris la Force conjointe du G5 Sahel, ne suffiront pas à régler les questions de gouvernance et les défis économiques dans la région.
"Le Conseil de sécurité et la communauté internationale se sont beaucoup concentrés sur les modalités d’appui à la force conjointe mais il est important de rappeler que la solution sécuritaire à elle seule ne permettra pas de régler les problèmes économiques et politiques" de la région, a-t-elle ajouté, estimant que la stabilité au Sahel est aussi liée aux questions de développement et à la prise en charge des besoins humanitaires.
C’est dans ce contexte, a-t-elle enchaîné, qu’il est nécessaire de "ne pas perdre de vue le processus de paix au Mali en s’attaquant aux causes profondes du conflit". "L’accord d’Alger reste le meilleur instrument à notre disposition pour commencer à faire face à la situation au Nord du Mali", a affirmé la coordinatrice politique de la mission américaine auprès l'ONU.
Amy Noel Tacho a lancé un appel aux parties maliennes à mettre en oeuvre les dispositions de l’accord, ajoutant que le Conseil de sécurité devrait envisager l’utilisation de tous les mécanismes à sa disposition, y compris le régime des sanctions, afin de parvenir à des résultats probants au Mali.
La déléguée américaine a prévenu que "la route sera encore longue pour la pleine opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel", et que le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire sera essentiel pour son succès.
Les Etats-Unis, a-t-elle informé, attendent les résultats de l’enquête gouvernementale après la mort d’une douzaine de civils maliens dans la localité de Boulikessy, à la frontière avec le Burkina Faso, le 19 mai dernier, suite à une opération menée par le G5 Sahel.
De son côté, la sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, Bintou Keita, qui a présenté un compte rendu du rapport du secrétaire général sur la force G5 Sahel, a déclaré que l’accord d’Alger se présente comme "la pierre angulaire de tout effort de stabilisation dans la région".
La Sous-secrétaire générale a affirmé que "toutes les tentatives pour surmonter l’instabilité et l’insécurité au Sahel ne réussiront que si elles se concentrent sur le lien entre le développement, la paix et la sécurité".
Les interventions de la Force conjointe resteront toujours une initiative axée sur la sécurité, qui, a-t-elle précisé, doit s’inscrire dans un cadre plus large et holistique, en l’associant à des initiatives visant à améliorer la gouvernance, l’accès à la nutrition et aux services sociaux de base, et à créer des opportunités pour les jeunes.