Cette milice, selon nos informations, serait composée des peulhs du Mali et du Burkina Faso. Ce n’est point une milice de guerre ou de déstabilisations, mais, en revanche, une milice d’autodéfense pour protéger la Communauté peulh contre de ce que l’on peut appeler exactions dont les peulhs ont enduré dans ces trois dernières années de la part et des terroristes et des groupes rebelles et bandits armés opérant le long de la zone transfrontalière. La base de cette milice autodéfense se situe entre les cercles de Djenné et de Koro.
Cette nouvelle milice crée dans le Centre du pays, est la preuve que l’État malien n’existe presque plus à l’intérieur du pays. Ce, en ce sens que le Gouvernement n’a pu envisager aucune mesure dissuasive afin de résoudre de bon cette crise dite « conflit peulhs-dogons ». Une guerre civile sous-estimée qui s’est soldée déjà par des centaines de morts, de nombreux villages réduits en ruines et des milliers de déplacés internes. Le sentiment selon lequel « Quand l’État n’arrive plus à protéger sa population, elle va être obligée de se protéger elle-même », ce qui cadre malheureusement avec la création de cette milice. En réalité, l’État a failli dans sa raison d’être. Car, l’existence de toute milice privée ou d’autodéfense dans un pays n’entraîne que des risques de dérapages, d’insécurité résiduelle, d’abus. À ce rythme, le Mali risque de finir comme la Centrafrique ou la République Démocratique du Congo. Que Dieu nous en garde !