Un cessez-le-feu miroite au firmament du conflit armé au Nord du Mali pour permettre le déroulement des élections. Il s’agit, de sources bien introduites auprès du gouvernement malien, de parvenir à un accord qui vise la tenue des élections à Kidal sous surveillance des forces de l’ordre (gendarmes et policiers) en l’absence de l’armée et du MNLA qui sera cantonné. Que dire de cette nouvelle donne ?
Il faut souligner que cette proposition est une initiative de la France. Elle fait suite à la disponibilité affirmée par Dioncounda Traoré de négocier avec le MNLA. Car, après avoir demandé, lors de son investiture, aux assaillants de » déposer les armes ici et maintenant « , le Président par intérim a changé de langage. Même quand le gouvernement dans sa feuille de route parle plutôt de dialogue et de réconciliation inter et intra-communautaires, Dioncounda persistait dans sa volonté de négocier avec le MNLA. Aujourd’hui, c’est cela la réalité des choses.
Le MNLA a cependant formulé une préoccupation : le statut juridique de « l’Azawad » qui pourrait signifier l’autonomie. L’on sait en outre que les discussions pour la paix sont confiées à la Commission dialogue et réconciliation nationale et des négociations sont annoncées sous l’égide du Président Blaise Compaoré, en présence de l’émissaire spécial du chef de l’Etat malien en la personne de Tiébilé Dramé. La question de statut juridique spécial devrait avoir une solution dans la décentralisation qui prévoit des transferts de compétences à chaque localité sur l’ensemble du territoire national, sans enfreindre à la souveraineté, l’intégrité, la forme républicaine et la laïcité de l’Etat.
Allons-nous vers la copie des solutions antérieures ? En l’occurrence, notre confrère 22 Septembre rappelait dans sa dernière parution » qu’avec le Pacte national de 1992, 2 795 ex- combattants ont intégré les différents corps de l’armée: 2 315 militaires, 150 policiers, 150 agents des Eaux et Forêts, 100 douaniers et 180 agents de l’Administration civile. Les autres, au nombre de 9 509, ont bénéficié d’une réinsertion socio-économique, grâce à des projets comme le PAREN (Programme d’appui à la réinsertion des ex-combattants du Nord Mali), le CAR/NORD, l’ADIN (Autorité pour le développement intégré du nord), l’ADN (Agence de développement du nord). Le tout pour un montant de plus de 1 112 milliards de FCFA. Cela n’a pas empêché les évènements du 23 mai 2006, sous-tendus, selon Ag Bibi, porte-parole des rebelles à l’époque, par une mauvaise gestion de ces projets et surtout par le non respect des engagements des autorités d’alors. Dans la foulée, l’Accord d’Alger a été signé, le 4 juillet de la même année. Les déserteurs de l’armée ont été réintégrés et un Programme décennal de développement des régions du nord (PDDRN), composé de 39 projets, a été initié, pour un coût total de 560,6 milliards de FCFA, après le forum de Kidal de mars 2007. La mobilisation des ressources était en cours quand les évènements de janvier 2012 ont commencé « .
N’oublions pas la création du Haut Conseil Unifié de l’Azawad (HCUA) dirigé par le patriarche de Kidal, chef des Ifoghas, In’Tallah Ag Attaher, père du député déserteur Alghabass Ag In’Tallah, fondateur du Mouvement Islamique de l’Azawad (MIA), après la défaite d’Ansar dine, dont il était le N° 2. Comment gérer ces disparités ?
En tout état de cause, si la paix est seulement au prix du cantonnement du MNLA, cela vaut mieux que la guerre avec des pertes en vie humaine. Le MNLA se sait très fragile sans la couverture de la France et se sait dans l’obligation de taire les armes. Entre temps nous aurions un Président élu pour finaliser les négociations.
Wait and see !