Au Mali, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Tombouctou a commencé son déploiement jeudi 24 mai. Prévue dans les accords de paix d’Alger, cette force doit réunir des membres des groupes armés CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et Plateforme, ainsi que des militaires maliens de l’armée régulière. C’est la première étape du programme de désarmement et de réconciliation. Le premier bataillon du MOC a été déployé à Gao il y a plus d’un an et demi, puis à Kidal il y a quinze jours. Le déploiement de Tombouctou est donc le dernier chapitre.
Une cinquantaine d’hommes sont arrivés à Tombouctou : deux compagnies ainsi que leur commandement. Après quinze jours de formation, ce groupe sera élargi d’une cinquantaine de nouveaux membres chaque semaine jusqu’à atteindre un effectif de 600 hommes.
« Petit à petit nous allons constituer une unité qui sera capable d’assurer sa propre sécurité et ensuite d’assurer les patrouilles dans les environs immédiats et puis de plus en plus éloignés de ces deux villes, et puis dans un futur que j’espère pas trop éloigné, pouvoir assurer les premières activités de désarmement », explique Jean-Paul Deconinck, commandant de la Minusma, la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali.
Des objectifs qui laissent perplexe Fahad Ag Mahmoud, secrétaire général du Gatia, membre de la Plateforme. « Pour le moment il est à peine mis en place, il n’a pas été convenablement équipé. (...) La situation sécuritaire s’est beaucoup plus dégradée, l’accord ne peut pas amener la paix dans la situation actuelle », déplore-t-il.
« Il ne faut pas être trop ambitieux avec le MOC »
Pour la CMA, le Mécanisme opérationnel de coordination reste un outil pertinent à condition de ne pas trop en attendre. « Il ne faut pas être trop ambitieux avec le MOC, prévient Mohammed ould Mahmoud, porte-parole de la CMA. Le MOC dans sa conception est fait pour sécuriser les autorités intérimaires, par exemple le redéploiement de l’administration, des services sociaux de base, et peut-être contribuer aux élections. Mais malheureusement le MOC ne peut pas faire toute la lutte contre le terrorisme. Il faudrait concomitamment que le MOC monte, qu’on essaye aussi de faire monter l’armée reconstituée, ce qui est prévu dans l’accord. »... suite de l'article sur RFI