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Youssouf Traoré après sa réélection a la tête du CMTR : “Je demande à tous de laisser le cœur et de travailler avec l’esprit…”
Publié le dimanche 27 mai 2018  |  La Sirène
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Réélu le samedi passé à la tête du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) à la faveur de l’assemblée consulaire tenue au Parc des expositions de Bamako, Youssouf Traoré, le PDG de Bani Transport, dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder rappelle la nécessité, pour les transporteurs, à s’unir afin de donner au secteur sa noblesse d’antan. Il place son mandat sous le signe d’une nouvelle mutation et se dit prêt avec l’ensemble des transporteurs à relever les défis du moment.



La Sirène : Vous venez d’être réélu à la tête du Conseil malien des transporteurs routiers, est-ce que vous pouvez nous faire un bilan du mandat précédent ?

Youssouf Traoré : On peut dire qu’il est acceptable, pour ne pas dire bien assez bien. On ne dira pas qu’il est bien ou assez bien parce que nous étions partis sur une base conflictuelle. Entre nous, nous avons engagé des batailles judiciaires car le bureau est resté deux ans sans pouvoir travailler. Cela a vraiment nui à notre premier mandat. Je souhaite que ça ne soit pas le cas pour cette fois-ci. Je pense que les camarades comprendront et mettront de l’eau dans leur vin pour nous laisser travailler. Nous avons fait trois ans de transition et cela n’est pas compté dans le mandat. Nous on ne pouvait pas quitter parce qu’il fallait faire les élections pour mettre en place un autre bureau.



La Sirène : Des voix s’élèvent aujourd’hui pour contester le bureau mis en place ? D’aucuns disent qu’ils iront en grève. Que leur répondez-vous ?

Youssouf Traoré : Nous avons fait les élections dans les règles de l’art, et nous avons respecté les textes. Chaque fois qu’un bureau est fait, il y a toujours des plaignants, dans toutes les chambres consulaires ou structure élective. Les transporteurs n’iront pas en grève, c’est sûr. Je sais qu’il y a des problèmes au niveau des citernes qui réclament certains avantages auprès des pétroliers. Là aussi, ils sont en pourparlers pour trouver une issue heureuse. Nous estimons que les élections se sont passées dans les règles de l’art conformément aux textes du CMTR.



La Sirène : Sous quel signe placez-vous ce mandat de 5 ans ?

Youssouf Traoré : Le CMTR d’abord est un établissement public à caractère professionnel. Si vous voulez bien c’est une chambre consulaire, qui a été créée par l’Etat par la loi et un décret de fonctionnement avec comme objectif principal la formation, l’information et l’encadrement du secteur en un mot. Le mandat de cette année, je le place sous le signe du “renouveau”. Quand je dis renouveau, c’est au vrai sens du mot. Il faut qu’on dépasse ce système archaïque de transport que nous sommes en train de faire. Nous devons aller faire une nouvelle génération de transporteurs.

Dans mon nouveau programme une des lignes phares est d’aller jusqu’à la base, c’est-à-dire du plus petit regroupement et essayer de les organiser et de les professionnaliser. C’est pourquoi je parle de nouvelle mutation. Mais il faut aussi trouver une structure de financement dédiée au secteur de transport routier.

Pour le partenariat, nous sommes en pourparlers très avancés avec certains partenaires qui sont en train de mettre notre dossier dans leurs agendas de 2019. Je pense qu’en 2019, nous aurons un fonds de garantie spécial dédié au secteur de transport routier. C’était un point capital de notre lutte menée depuis le premier mandant que nous allons continuer à parachever.

Au-delà de tout cela, nous avons le problème de fluidité, le problème de tracasserie qui un phénomène qui est en train de ronger depuis des années de transport, mais les gens ne se rendent pas compte. Sur des distances qu’on doit faire en 6 h de route, on fait 10 h. Cela est du aux entraves, à la tracasserie. Il faut qu’on trouve une solution pendant notre deuxième mandature pour réduire drastiquement le nombre de postes de contrôle ; le contrôle incessant, dans le district de Bamako. A Bamako, on siffle partout sur les véhicules de transport or c’est l’utilité publique, ce sont les gens qui n’ont pas les moyens qui empruntent ces véhicules.

Tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter un véhicule, les gens qui empruntent les transports publics doivent être dans de bonnes conditions. Je ne dis pas d’arrêter de contrôler, mais on doit faire en sorte que les véhicules puissent avoir gagné le maximum de temps de travail et de rentabilité. Donc les cumuls de temps perdu dans l’année coûtent des milliards par an. C’est alors difficile quand on veut un pays qui veut se développer, qui veut moderniser son industrie de transport, il faut que cela s’arrête.

Une autre préoccupation, c’est les ports. Nous devons avoir un cadre de concertation au niveau des ports pour discuter des prix de transport et éviter la confusion entre transporteurs pour compte propre et des transporteurs professionnels. C’est une lutte que nous allons engager auprès du gouvernement. On peut même changer la couleur des plaques et s’il le faut pour éviter de créer la confusion.

Nous avons aussi des problèmes de fiscalité et de la parafiscalité. Là également, nous allons engager des pourparlers avec le gouvernement, parce que dans aucun pays au monde on n’a vu le véhicule de transport voyageur payer la TVA. C’est comme si on dit à un Sotrama ou un car de transport qui fait l’inter urbain. Ces gens ne doivent pas payer la TVA, ce n’est pas normal. Si le transporteur, dans son calcul de coût d’exploitation met tout ça, ça ne fait que grimper le coût du transport. C’est aussi un des défis à relever. Il faut aussi la modernisation des transports de Bamako avec des taxis très propres confortables et sécurisés comme la Côte d’Ivoire entre autres.



La Sirène : Un appel à lancer en tant que président ?

Yousouf Traoré : L’appel que je lance pour les transporteurs c’est de se réunir autour du CMTR, c’est de cesser ce qu’ils sont en train de faire. Ce n’est pas ma première fois, j’ai eu à les rencontrer. Cette fois je vais loin en mettant en place une cellule de réconciliation pour les démarcher et leur tendre la main. Ça ne sert à rien de s’entredéchirer. On a besoin de 15 personnes et nous sommes à 3000 à 4000 transporteurs, et en faisant un choix, on fera forcément des mécontents. Je demande à tous de laisser le cœur et de travailler avec l’esprit, de venir pour qu’on puisse se mettre ensemble et d’essayer donner une feuille de route à tout le monde et essayer de partir sur de nouvelles bases.

Interview réalisée par Abdourahmane Doucouré

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