Ni la rancune, ni la rancœur, ni la vengeance ou même une «injustice» ne doivent pousser un homme qui se respecte à la haine au point de se livrer à de basses manœuvres visant à salir ceux qui sont dévoués corps et âme à la patrie dans des secteurs aussi sensibles que le sport. Parce qu’ils ne supportent plus d’être dans l’ombre de ceux qui font quotidiennement preuve de courage, d’une grande disponibilité et surtout d’un immense don de soi, certains individus ont aujourd’hui entrepris de déstabiliser les organes de gestion du sport malien. À commencer par le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) pourtant cité en référence partout en Afrique et dans le monde. Mais, comme on le dit si bien, les chiens peuvent aboyer, la caravane poursuivra sa route jusqu’à ce que le Mali soit réellement hissé dans le gotha du sport africain voire mondial.
Difficile souvent d’imaginer où peuvent aller la bêtise humaine et la haine. Mais, comme le disait souvent le regretté Martin Luther King, «celui qui accepte le mal sans lutter contre lui, coopère avec lui». Aujourd’hui, se taire sur certaines déclarations visant à déstabiliser le sport malien, c’est prendre le risque d’une culpabilité. Surtout quand on est au fait de certains actes ou de certaines choses volontairement tronquées dans une interview pour se donner bonne conscience. «Qui se laisse guider par son seul profit, s’attire haine et rancune», pense Confucius. Et il se fait plus précis en ajoutant, «la rancune est une perte de bonheur. Ris lorsque tu peux, excuse-toi lorsque tu devrais et laisse aller les choses que tu ne peux changer» ! Un sage conseil pour cet homme pour qui nous avons un profond respect et une grande estime pour son parcours sportif et qui doit éviter de s’aventurer comme donneur de leçon en matière de bonne gestion du sport au Mali. Parce qu’il n’est nullement une référence en la matière pour avoir eu l’opportunité de prouver ses compétences sans y parvenir. Dans une récente interview publiée dans un hebdomadaire de la place (dont nous taisons le nom par esprit de confraternité), il s’est livré à un véritable règlement de compte avec comme cible la Fédération malienne d’athlétisme (FMA) et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Leurs dirigeants sont traités d’incompétents et accusés de mauvaise gestion par celui-ci même qui a curieusement été Directeur technique à la fédé et au comité sans jamais aboutir à un résultat probant. L’athlétisme malien ne s’est jamais autant bien porté que quand il a quitté sa direction technique.
La preuve ? Quelques jours seulement après son «One man show», le Mali a remporté haut la main la 21e édition du tournoi de la Solidarité qui s’est déroulée dans notre capitale du 17 au 19 mai 2013 au stade du 26 Mars. Ainsi, pour la 4ème fois consécutive, nos athlètes s’imposent dans cette compétition apportant un cinglant démenti aux élucubrations de notre apprenti-sorcier. De fausses accusations pour soutenir une haine viscérale. Mais les raisons de sa colère voire de sa rancune sont connues : avoir été mis à la touche ! Pour le grand athlète qu’il fut, l’inactivité peut conduire à péter les plombs, à déverser sa bile et sa haine sur les supposés responsables de son «exclusion». L’ancienne gloire a perdu sa place au comité puis à la fédération. Est-ce que la faute de M. Habib Sissoko ? Nous ne pensons pas parce qu’une telle décision est prise par l’assemblée générale et non pas la seule personne d’un président ou d’un membre. Mais, ce que celui qui se fait passer pour un as de la gestion sportive au Mali ne pardonne pas à l’actuelle équipe dirigeante du comité, c’est l’échec du coup d’Etat savamment préparé pour renverser le président Idrissa Bah malade et en traitement en France. C’était en 2009 !
Ce groupe de «récalcitrants», c’est leur propre porte-parole qui le dit dans son interview, avait choqué l’opinion nationale en tentant de renverser Idrissa Bah alors que ce dernier était malade et avait plutôt besoin de tout le soutien et des bénédictions de sa famille sportive. Malgré moult interventions pour au moins attendre que le président guérisse et qu’il vienne défendre son bilan, ces putschistes se sont battus pour que l’assemblée soit tenue. Ils étaient sûrs de leur force en ce moment. Mais, on se rappelle encore que la tenue (25 septembre 2009 au Stade du 26 Mars) de cette 17e assemblée générale de la FMA avait engendré une crise sans précédent dans la gestion de cette discipline. En effet, suite à l’élection d’un nouveau bureau dirigé par Daouda Sogoba, 1/3 du bureau avait aussitôt jeté l’éponge juste après la lecture de la liste. Le lendemain, 6 autres membres clés de la nouvelle équipe avaient suivi l’exemple des premiers. Ainsi, 12 membres sur 18 avaient démissionné en prenant soin de notifier leur démission au Département des Sports avec ampliation au Cnosm et à la Confédération africaine d’athlétisme (CAA). Et dans pareil cas, une assemblée générale extraordinaire devenait inéluctable pour éviter une crise de légitimité. C’est ainsi que l’équipe d’Idrissa a finalement pris le dessus parce que tout le monde avait compris, même les 5 ligues (sur 9) qui avaient voté en leur faveur, quelle était la vraie motivation des putschistes du 25 septembre 2009. Est-ce la faute à Habib Sissoko si leur coup d’Etat a échoué ? Le comité olympique est aussi le garant moral de la pratique et de la gestion du sport. Il ne peut pas donc fermer les yeux sur des pratiques qui foulent aux pieds les valeurs olympiques.
L’Etat récusé, mais toujours sollicité pour des projets fantoches
«Les activités que nous avons menées sont celles financées par le budget national et quelques sponsors. Il fallait peut-être rompre avec ça et essayer de remettre l’athlétisme sur un piédestal et à un niveau où le public pourrait s’y intéresser», défend «l’irréprochable expert» dans l’entretien accordé à nos confrères. Mais, plus loin, il évoque un projet de détection et d’encadrement de jeunes talents pour trois disciplines à hauteur de 600 millions de FCFA. Comment allait-il mobiliser ce pactole ? Naturellement qu’il mise toujours sur le Trésor public puisqu’il dénonce le coût de la participation du Mali aux phases finales de la CAN 2012 et 2013 qui lui aurait permis de faire du Mali un Eldorado sportif avec sa baguette magique. Est-il d’abord sage et clairvoyant de contester la participation du pays à une compétition prestigieuse comme la CAN parce que l’investissement consenti aurait pu préparer la relève ? Qu’il n’oublie pas surtout que la FMA organise, entre autres, le meeting de Bamako en partenariat avec la Banque Of Africa sans une intervention financière du Trésor public. C’est cela le management ! Par rapport au Cnosm, il ne vise que sur l’appui du CIO. Il est de notoriété mondiale que le Mali est l’un des pays qui soumet le plus de projets à la Solidarité olympique. Notre CNO est aussi jugé à l’international parmi les mieux gérés avec des résultats à l’appui. Les projets ne passent pas pourtant à la Solidarité olympique comme des lettres à la poste. Tout comme celle-ci n’alloue jamais de nouveaux fonds tant que les précédents ne sont pas justifiés avec une certification des comptes à l’appui. D’ailleurs, ce «Messie» dans le management sportif aurait pu nous éviter ce débat en ayant l’honnêteté intellectuelle et morale de reconnaître que le Cnosm est sorti de l’anonymat depuis qu’Habib le préside. C’est effectivement le cas. Avant 2000, combien de Maliens connaissaient le comité, y compris au niveau des associations sportives ? Très peu parce qu’on attendait parler de ce comité qu’à l’approche des Jeux Olympiques. De nos jours, il n’est pas aisé d’énumérer les projets porteurs financés par le Cnosm, les formations dispensées dans différents secteurs comme le management sportif, les bourses olympiques octroyées, etc. Quand on veut donner de la crédibilité à ses propos, il faut éviter de nier l’évidence. De l’anonymat, le Cnosm a pris de l’envergure et s’est donné une notoriété mondiale en douze ans. Défendre le contraire, c’est faire l’avocat du diable. Et ce n’est pas pour rien qu’il a bénéficié du statut d’utilité publique par le gouvernement, même s’il ne bénéficie pas encore des avantages de cette reconnaissance. Notre Grand Manager cite en référence les résultats du football, du basket et surtout les titres mondiaux de Daba Modibo Kéita. Mais, il évite soigneusement de dire quelle est la part active prise par le Cnosm dans ses performances. L’honnêteté devait le pousser à reconnaître que le comité s’est battu pour avoir une bourse olympique complétée par l’Etat pour que Daba Modibo puisse s’installer et préparer la conquête de ses deux titres de champion du monde.
La «vache laitière» du Mouvement sportif
Le Cnosm est «devenu une cache laitière». Mais, au profit de qui ? Notre ami, préfère ne pas aller au bout de sa logique parce qu’il sait que l’argent du comité n’intéresse pas Habib et son équipe. Bien au contraire, il est l’un des dirigeants presque ruiné par son investissement dans le judo et le Cnosm. Le «moralisateur» de la gestion du sport malien sait pertinemment qu’avec la chute constante du dollar, les fonds alloués par la Solidarité olympique suffisent rarement pour assurer tout le fonctionnement, à plus forte raison être utilisés à des fins personnelles. Le Comité est devenu une «vache laitière» parce que des responsables comme Abdoulaye Coulibaly, Mohamed Traoré et Habib Sissoko ont accepté de renoncer à tous les avantages liés à leurs postes pour pouvoir réaliser les objectifs assignés par les différentes assemblées générales. Mieux, ils n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour faire face à des dépenses de fonctionnement ou à soutenir des associations sportives, la presse, des anciennes gloires en détresse… lorsque les ressources propres du Cnosm sont insuffisantes. En bon managers, ils n’ont pas croisé les bras pour attendre que tout leur vienne ailleurs. Ils ont pris des initiatives de plaidoyer et de lobbying dans le sens du sponsoring. Aujourd’hui, même s’il est dénoncé par des hypocrites et des égoïstes dans des cercles fermés, personne ne peut contester les bienfaits du contrat de partenariat avec Sotelma/Malitel sur l’ensemble des disciplines bénéficiaires. Et depuis sa reconnaissance d’utilité publique (par le conseil des ministres du mercredi 1er avril 2009), le Cnosm n’a pas bénéficié des avantages financiers d’un tel statut. Le président refuse d’entrer dans ce débat parce qu’il se dit qu’il a un devoir de réserve et qu’il ne peut pas poser des actes discréditant le pouvoir public. Mais, le Trésor public sait combien il a versé au Cnosm depuis cette reconnaissance. Vice-président de l’Union africaine du judo plus d’une décennie, Directeur au développement du judo en Afrique au niveau de la Fédération internationale de judo (FIJ), parrain de nombreux tournois de judos dans le monde et conseillers des responsables de nombreuses fédérations africaines et internationales…, Habib ne doit aucune de ces responsabilités à des considérations partisanes. Mais, à la confiance dont il jouit, à son leadership naturel. Et quand il a été élu président du Cnosm pour la première fois (mars 2000), ATT n’était pas encore élu président de la République. Tout comme quand il dirigeait la Fédération malienne de judo (FMJ). D’ailleurs, cet art martial était alors devenu la locomotive du sport malien pendant de longues années grâces à l’ingénieuse initiative de la création d’un «Club des amis du judo». Quand on est déterminé à salir quelqu’un, il faut prendre ses précautions et bien s’informer sur lui.
Une fierté nationale et africaine
L’estime et le respect dont jouissent aujourd’hui Habib Sissoko dans les instances sportives africaines et mondiales prouvent non son seulement son intégrité et sa compétence, mais doivent être aussi un motif de fierté pour tout Malien réellement soucieux de l’image du pays et du développement de nos disciplines sportives. Ce n’est pas par hasard que le Mali ne cesse d’abriter des grands événements comme l’Assemblée générale des Secrétaires généraux des Comités olympiques d’Afrique (ACNOA) ou la 6e édition de la Convention internationale du sport en Afrique (CISA), toutes organisées dans notre capitale en 2012. Dans le discours de l’ancien Directeur technique de la FMA et du Cnosm, le mot «changer» revient sans qu’une vraie réorientation soit donnée à ce terme. Au lieu de s’enthousiasmer, le cercle des frustrés qui est à la base de cette malencontreuse tentative de déstabilisation du sport malien, afin de prendre leur revanche par l’occupation des postes qu’ils pensent juteux, doit réfléchir à ce maxime qui dit : «changer n’est pas devenir quelqu’un d’autre, c’est devenir qui on est et l’accepter». Le hic, c’est qu’ils n’ont jamais eu l’étoffe des grands dirigeants, des grands managers sportifs pour lesquels ils se prennent ou ils veulent se faire passer aux yeux de l’opinion nationale. Comme le disait Benoît Lacroix, «les gens sont meilleurs que leur rancune» ! Nous l’espérons vivement pour notre ancienne gloire des pistes d’athlétisme et des pelouses. Nous souhaitons que sa sortie médiatique ratée ne soit juste que le regrettable acte d’une déception passagère à cause des ambitions démesurées et toujours contrariées faute de conviction autour d’eux. Nous souhaitons tellement qu’il recouvre la sagesse et la réalité que Confucius dit, «la flèche que tu lances contre un juste reviendra sur toi» ! Le Comité olympique n’est pas la propriété de personne. C’est une organisation ouverte à tous ceux qui veulent en faire réellement une vitrine rayonnante de la performation sportive et de la vulgarisation des valeurs olympiques.