En fin de visite au Mali, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres était face à la presse hier, mercredi 30 mai 2018 à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako pour se pencher de la situation politique, sécuritaire et humanitaire du Mali.
Au cours de cette conférence de presse qui a enregistré la présence du premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, le patron de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a mis l’accent sur le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) prévu fin juin 2018. Selon lui, le processus de révision de la mission est en cours. « Il y a une révision stratégique qui sera proposée au conseil de sécurité avec ses objectifs », a-t-il dit.
Dans son speech, le conférencier, Antonio Guterres a rappelé que sa visite est une visite de solidarité envers le peuple malien et les casques bleus. Selon lui, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali. Cependant, il reconnait qu’il y a énormément d’obstacle auxquels le Mali fait face. Il a souhaité l’appui de la Communauté internationale envers le Mali et le G Sahel. Pour le conférencier, il est indéniable que la paix et le développement soient associés. A l’en croire, l’appui des Nations Unies ne féra pas défaut pour la paix au Mali.
En outre, il dira que les conditions de travail de la Minusma seront améliorées pour qu’elle puisse mieux protéger les civils. Concernant les échéances électorales à venir au Mali, il a souhaité à ce que le scrutin soit libre, légitime et exemplaire. « Nous ferons de notre mieux pour appuyer les autorités maliennes pour le succès des élections », a-t-il dit. Plus loin, il dira qu’en général, les Nations Unies ne font pas la certification des élections. En réponse aux questions des journalistes, le secrétaire général de l’ONU a levé toute équivoque en disant que le mandat de la Minusma n’inclut pas la lutte contre le terrorisme. « C’est une question d’ailleurs qui a l’unanimité au conseil de sécurité. Mais il nous faut une complémentarité entre le mandat de la Minusma et le mandat du G Sahel qui inclut la lutte contre le terrorisme.
Et c’est cette complémentarité avec l’opération Barkhane, avec l’action des forces maliennes qu’on essayera d’améliorer la situation. En même temps, c’est évident qu’il nous faut perfectionner la façon dont la Minusma travaille. Il faut que la Minusma soit capable de se protéger et de protéger les civils maliens. Ça c’est quelque chose qui est dans notre priorité. Nous avons un processus de révision de la mission qui est en cours. Il y a une révision stratégique qui sera proposée au conseil de sécurité avec ses objectifs », a-t-il dit. Sur ce chapitre, il a souhaité un mandat plus clair de la Minusma pour accentuer la protection des casques bleus.
Par ailleurs, il a mis l’accent sur la situation humanitaire qui est dégradée par l’insécurité qui sévit au Mali. A cet effet, il a sollicité une solidarité internationale. « Le programme humanitaire des Nations Unies au Mali en étroite coopération avec les autorités maliennes est malheureusement très peu appuyé. Seulement 19% de l’appel a été répondu. Appuyer le Mali est une question d’intérêt propre. Si le Mali ne serait pas capable d’assurer une pacification progressive du pays, les conséquences pour la région, pour l’Europe, pour le Moyen Orient pourraient être terribles, il ne faut pas oublier que le terrorisme n’a pas de frontière », a conclu Antonio Guterres.