La Banque ouest africaine de développement (BOAD) veut améliorer les taux de décaissement des fonds qu’elle met à la disposition des Etats partenaires. L’institution financière des huit pays de l’UEMOA a, à cet effet, initié, le lundi 28 mai dernier, une formation de cinq jours sur les nouvelles procédures de passation des marchés financés par ses soins au profit des acteurs de la chaine de commande publique. Le chef de mission résidente de la BOAD au Mali, Kouamé Bi Jacques a présidé l’ouverture des travaux, en présence du coordinateur de la Cellule de coordination et de suivi des projets et programmes financés par les partenaires techniques et financiers au Mali (CSPP), Fadéby Doumbia ainsi que plusieurs autres personnalités.
Cette formation était destinée à tous les Etats partenaires de la Banque. Elle faisait suite à l’adoption par la BOAD de nouvelles politiques et procédures de passation des marchés, inspirées des standards internationaux et directives communautaires sur la commande publique, selon le chef de mission. Plaçant l’activité dans son contexte, Kouamé Bi Jacques ajouta que des études ont prouvé que la non maîtrise des procédures de passation des marchés est l’un des facteurs clés explicatifs des faibles taux d’absorption des crédits alloués aux Etats.
Pour pallier ces carences et relever le niveau de décaissement des fonds, la BOAD a jugé nécessaire de former les acteurs de la chaîne de passation des marchés au niveau de ses emprunteurs pour une plus grande efficacité dans l’exécution des projets et programmes. Ainsi, après le Sénégal, le Burkina et le Bénin en 2017, le Mali, le Niger et le Togo bénéficient cette année de cette mise à niveau. La Côte d’ivoire et la Guinée Bissau boucleront la boucle l’année prochaine si le calendrier initial dévoilé par les organisateurs est maintenu. A cet effet, des modules spécifiques et adaptés aux besoins et attentes ont été conçus par des experts recrutés dans ce sens. Entre autres modules, les participants se familiariseront avec notamment les dispositions à prendre pour accélérer l’examen des requêtes soumises par les emprunteurs.
Selon le chef de la division du contrôle des marchés à la BOAD, Alexy Kiema, ces dispositions tiennent au respect strict des directives, des canaux de transmission des requêtes et des documents préparés par les emprunteurs et à la prise en compte des commentaires émis par la Banque quand elle reçoit des documents des emprunteurs. Dans le processus de passation des marchés, cette étape est importante à double titre, selon M. Kiema. «La majeure partie des difficultés d’absorption est liée au non-respect de ces orientations. Aussi, il est souvent difficile de respecter le délai contractuel et de décaissement des fonds quand on a enregistré des retards à cause du non-respect des procédures de passation des marchés », a-t-il fait remarquer.
Interrogé, Fadéby Doumbia espère une meilleure capacitation des acteurs intervenant dans le processus de passation des marchés au sortir de cette session de formation. Car, «quand la procédure de passation est bien maîtrisée, ce processus aboutit au décaissement d’importants montants mis à la disposition du Mali par la BOAD», accélérant ainsi la mise en œuvre des projets et programmes qu’elle finance dans ce pays.
Rappelons que la BOAD intervient dans des domaines divers tels que le développement agricole et rural, les télécommunications, les infrastructures routières, les aéroportuaires, l’approvisionnement en eau potable, l’énergie, l’industrie. Elle a financé au total 1 123 projets publics et privés pour un montant global de plus de 5.109 milliards de Fcfa, au 30 avril 2018. A la même période, ses financements au profit du Mali se chiffrent à plus de 574 milliards de F cfa pour 133 opérations.