L’inquiétude des Maliens concernant la tenue de la présidentielle du 29 juillet est en train déjà de se justifier. La tension est brusquement montée mercredi soir après le communiqué du gouverneur du district interdisant la marche de l’opposition et d’une partie de la société civile au motif de l’Etat d’urgence, un argument jugé court par les organisateurs de la marche, qui rappellent que l’année dernière à la même période et dans les mêmes circonstances, plusieurs manifestations, notamment contre le projet de révision constitutionnelle ont été tenues sans le moindre dérapage.
Ils expliquent la décision dictée depuis la présidence par la stratégie du pouvoir de ne pas laisser l’opposition réussir une grande mobilisation enclenchant ainsi une dynamique de victoire et surtout le coup de force électorale en préparation. Déjà, il est demandé à 200 bérets rouges de replier sur Bamako et le gouvernement a acquis une importante quantité de gaz lacrymogènes assourdissants et autres chars à eau. Avec le maintien de la marche de demain, il y a les prémices d’affrontements à moins que la société civile, les leaders religieux et la Minusma offrent leurs bons offices pour désamorcer entre-temps la bombe.