PolitiqueGrève de 16 éléments de la SSPC malgré les propositions pertinentes de la commission de négociation : La campagne de déstabilisation de la Protection civile dénoncée
Le directeur général de la Protection civile, le colonel Seydou Doumbia, a animé, le mardi 29 mai, dans la salle de conférence de la Direction générale de la protection civile (Dgpc), un point de presse sur la situation de la grève de 72 heures (du lundi 28 au mercredi 31 mai) déclenchée par certains éléments de la Section syndicale de la protection civile (Sspc). Pour la circonstance, il était entouré de l’ensemble des cadres de la Dgpc.
02Après avoir campé le décor, le conférencier dira qu’il existe deux syndicats à la Protection civile, notamment la Section syndicale de la protection civile (Sspc), affiliée à l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) à travers le Syndicat national des travailleurs de l’administration d’État (Syntade) et le Syndicat national des fonctionnaires de la protection civile (Snfpc), affilié à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm). Et de poursuivre que c’est donc la Sspc, à travers certains de ses membres, qui a déclenché une grève de 72 heures allant du lundi 28 au mercredi 31 mai dernier.
Évoquant les motifs invoqués par ces éléments pour justifier cette grève, il précisera que ceux-ci sont contenus dans un préavis de grève, en date du 8 mai, comportant 10 points de revendication. À cet effet, une Commission de conciliation a été mise en place en vue d’examiner ces points. Ladite commission a siégé du vendredi 25 au dimanche 27 mai, dans la salle de conférence du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Notons que bien avant le dépôt du préavis de grève, le syndicat gréviste avait adressé une lettre au directeur général de la Protection civile dans laquelle il avait formulé des griefs contre les avancements à la Protection civile et le processus de recrutement en cours. « Une fois saisis, nous avons convoqué les membres du Cadre de concertation permanent entre l’Administration et les syndicats de la Protection civile, en vue d’examiner ces points. Ce cadre est composé des représentants de l’administration et deux représentants par syndicat et le directeur des Ressources humaines du ministère de la Sécurité et de la Protection civile », a-t-il ajouté.
Refus du syndicat gréviste de fournir le nom de ses représentants devant siéger dans la Commission de recrutement
À la croire, le cadre de concertation s’est réuni le 11 mai dernier. Au cours de cette réunion, un consensus avait été trouvé en ce qui concerne le point relatif au processus de recrutement. Et de préciser que le cadre avait demandé aux deux organisations syndicales de faire parvenir au directeur trois noms chacun, en vue de leur insertion dans la Commission de recrutement. Ainsi, dit-il, le Snfpc a envoyé ses trois noms, mais la Sspc n’a jusqu’à présent envoyé aucun nom.
Quant au deuxième point relatif aux avancements en grade des agents de la Protection civile, le directeur a estimé que puisque le dossier des avancements est en cours de traitement au niveau du département de tutelle, il souhaiterait avoir une autorisation préalable du ministre pour pouvoir en discuter. « Après le compte rendu fait au ministre, il a autorisé le cadre à échanger sur le sujet. Entre temps, la Section syndicale de la protection civile a ajouté un troisième point à ses revendications, notamment l’accélération du processus de relecture du Statut des fonctionnaires de la Protection civile. En vue de prendre en compte ces deux derniers points, nous avons convoqué une autre réunion pour le 15 mai dernier. Tous les membres du cadre se sont présentés, à l’exception des représentants de la Sspc. Une deuxième convocation a été adressée aux membres de ladite commission pour le 18 mai. Une fois de plus, les représentants de la Sspc n’ont pas répondu à l’appel. Ensuite, ils ont notifié par une lettre déposée à la Dgpc la saisine du ministre en charge du dialogue social pour ainsi justifier leur retrait du cadre de concertation », a-t-il déploré.
De la lecture du conférencier, constatant que le cadre était sur le point d’apporter des solutions, une à une, aux trois points de revendication, le syndicat a claqué la porte à cette négociation qui était sur le point d’aboutir. « La Sspc a ajouté sept autres points de revendication pour en faire un préavis de grève. Il en découle clairement que le syndicat ne voulait pas que des solutions soient trouvées à ses points de revendication, l’objectif recherché était d’aboutir à tout prix à un blocage », a martelé le colonel Seydou Doumbia.
Volonté de la Sspc d’aboutir à un blocage dans les négociations
Il ajoutera que cette stratégie a continué auprès de la Commission de conciliation, mise en place pour la circonstance, qui s’est réunie le vendredi 25 mai dans les locaux du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. « Dès l’ouverture des travaux, les représentants de la Sspc, au lieu de permettre l’examen des 10 points de revendication contenus dans leur préavis de grève, ont introduit une question préjudicielle. En effet, ils ont menacé de quitter la salle de négociation si la décision de mutation qui concerne deux de leurs militants n’était annulée. Ce seul point a fait l’objet de discussion au sein de la commission de 11 heures jusqu’à 15 heures », a renchéri le conférencier.
Pour transcender cette difficulté, il a été demandé et accepté d’examiner cette question au sein du cadre de concertation. « C’est ainsi que nous avons convoqué une réunion extraordinaire d’urgence, le samedi 26 mai, avec une seule question inscrite à l’ordre du jour à savoir l’examen de la conformité ou de la non-conformité de la décision de mutation. Après examen, le cadre a conclu que ladite décision était bel et bien conforme aux textes de la Protection civile, aux clauses établies entre l’administration et les syndicats et aux conventions internationales en matière de liberté syndicale. Malgré ces évidences, les représentants de la Sspc sont encore restés campés sur leur position de blocage des négociations », a-t-il laissé entendre.
À ses dires, en réalité aucun de ces points ne saurait constituer un point de revendication en soi, a fortiori, un motif de grève. « C’est pourquoi plusieurs militants du même syndicat ont vite compris qu’il s’agissait plutôt de revendications pour des intérêts personnels de quelques éléments. Ainsi, au terme de la première journée de grève, nous n’avons enregistré que 15 à 16 éléments qui ont observé cette grève répartis comme suit un élément à la Dgpc, deux à l’École nationale de la Protection civile et le reste au niveau de la Direction régionale du district de Bamako », a indiqué le Colonel Seydou Doumbia.
Pour le conférencier, cette grève de certains éléments de la Sspc n’est que l’épisode d’un vaste programme de déstabilisation de grand service de l’État, orchestré et entretenu par certains cadres de ce même service pour l’atteinte de leurs agendas personnels et inavoués, au mépris de l’intérêt général de l’écrasante majorité du reste du personnel de la Protection civile, des populations que ce service est censé assister et secourir en cas d’accident ou de catastrophe.