Au moins douze personnes ont été blessées samedi à Bamako lors d’une « marche pacifique » de l’opposition interdite par le pouvoir qui a rassemblé plusieurs centaines de manifestants, à deux mois de l’élection présidentielle, a constaté un correspondant de l’AFP.
« Il y a effectivement au moins douze blessés, dont un policier blessé au front et au moins un homme politique », a déclaré à l’AFP un médecin de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako.
« J’ai été légèrement blessé en participant à la marche pour prôner des élections crédibles. Dieu merci j’ai pu assister certains blessés, femmes et jeunes, ce qui explique le sang sur mes vêtements dans les photos qui circulent », a déclaré sur Twitter Mamadou Igor Diarra, ancien ministre des Finances et de l’Economie (2015-2016). Il fait partie de la quinzaine de candidats déclarés à la présidentielle du 29 juillet.
Le gouverneur de Bamako avait interdit, « en raison de l’état d’urgence toujours en vigueur », la « marche pacifique » organisée par la Coalition pour l’Alternance et le Changement, qui avait maintenu son mot d’ordre de rassemblement.
Samedi matin, la police est notamment intervenue à coups de matraques et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants aux abords du siège d’un parti, l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP), où plusieurs responsables de l’opposition avaient improvisé un quartier général, selon le correspondant de l’AFP.
« Comment voulez-vous qu’on se taise. Nous manifestons pour réclamer des élections transparentes et un égal accès à l’ORTM », la radio-télévision publique, a déclaré à l’AFP Oumar Sangaré, qui dirige une association qui « soutient le changement au Mali ».
« Vous voyez, notre marche était pacifique. Et voilà un pouvoir antidémocratique qui nous gaze. La dictature ne passera pas », a déclaré Ousmane Koné, un maçon qui participait à un autre rassemblement en plein centre-ville, également dispersé par les forces de l’ordre.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, a annoncé le 28 mai officiellement sa candidature à un second mandat.
Il retrouvera sur sa route le chef de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, et plusieurs de ses anciens ministres, soit au total plus une quinzaine de candidats.