Le gouvernement à travers un conseil des ministres extraordinaire a confirmé la date du 28 juillet 2013 pour le 1er tour de la présidentielle en convoquant le collège électoral. Le président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, l’avait déjà annoncé à Bruxelles en début du mois.
En tout cas, il n’était pas concevable vis-à-vis de la loi électorale que le collège électoral ne soit pas convoqué le 27 mai, si réellement le gouvernement tient à la date du 28 juillet. Selon la loi, le collège électoral est convoqué soixante jours avant le scrutin. En décidant de respecter cette date, le gouvernement malien satisfait une exigence française et des autres partenaires du Mali.
On le sait la France qui est venue nous libérer de l’occupation des forces terrorico-jihadistes, tient à la tenue du scrutin au mois de juillet, afin que le Mali se dote d’autorités légitimes. François Hollande, le président français, au cours d’un entretien qu’il avait accordé à la chaîne France 2, avait laissé entendre à propos qu’il sera intraitable et récemment au sommet de l’UA en Addis-Abeba, il disait que ne pas tenir les élections, notamment la présidentielle, à l’échéance indiquée peut être considéré comme un manque de volonté des autorités actuelles.
Mais la France n’est pas seule à nous exiger rapidement des élections. Lors du conférence des amis du Mali, tenue à Bruxelles en début de ce mois, les partenaires financiers qui ont mobilisé plus de 3,2 milliards d’euros pour la reconstruction de notre pays, lient pour la plupart leur financement à la tenue des élections.
Autant de pressions qui ont contraint le gouvernement à engager une course contre la montre. On le sait, le Mali est loin d’être prêt pour organiser un scrutin digne de ce nom à la date du 28 juillet 2013, mais comme le dirait l’autre, mieux vaut avoir un président mal élu que d’avoir un président non élu.
Selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), 400 000 Maliens réfugiés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays sont à rapatrier chez eux. On se demande comment sera organisé le vote de ces réfugiés. Il y a aussi le cas des cartes d’électeurs qui ne sont toujours pas prêtes pour être distribuées.
Le marché vient d’ailleurs d’être attribué à un opérateur économique de la sous-région. Ensuite il y a l’épineuse question de Kidal. Le gouvernement souhaite organiser les élections sur l’ensemble du territoire, alors que jusque-là une partie du territoire, notamment Kidal, échappe à son contrôle.
Il avait annoncé la libération de la ville de Kidal, encore sous l’occupation de la rébellion touarègue, pour la mi-mai, mais jusque-là rien. Le MNLA s’oppose à la présence de l’armée malienne à Kidal avant un accord juridique sur le statut de l’Azawad avec Bamako. On espère que la visite de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a participé à la résolution du problème.