Il pleurait pendant de ses Koutouba de vendredi en abordant des sujets politiques et s’attaquant à la gestion d’Alpha Oumar Konaré. Depuis, il a prêté serment pour faire monter IBK à Koulouba. Leader religieux et piètre politicien, bouillant et sournois, il se sert de la religion musulmane. Inconstant de plus en plus dans les offices de prières de vendredi à la mosquée de Bala, qui l’a révélé, il tient à être au centre des débats politiques au profit de son candidat. Proche parmi les proches de l’ex-junte avec laquelle, il partage la même cause, il parraine la mise en place des comités de soutien à IBK dans les mosquées avec la bénédiction du PM Django, la contribution du ministre des Affaires religieuses et de Mamadou Diamoutany, président de la Ceni.
Dinosaure politique à visage humain, le président du Haut conseil islamique (HCI), Mahamoud Dicko, il s’agit de lui, est un danger social. Pour sa cause, l’élection de IBK comme président du Mali à la présidentielle de 2013, Mahamoud Dicko a décrété une fatwa contre les autres candidats dans toutes les mosquées du Mali. Plein phare sur un iman qui ne craint pas l’enfer du bon Dieu.
Mahamoud Dicko, simple imam de la mosquée sunnite de Badalabougou, membre de l’AMUPI. Cet imam pleurait lors de ses Koutouba de vendredi, en abordant des sujets politiques et en s’attaquant à la gestion d’Alpha Oumar Konaré. Par la suite, il devient secrétaire général de l’AMUPI, doté du titre vulgarisateur de directeur de la radio islamique. Il est ensuite président du collectif des associations musulmanes du Mali, sauf l’Ansar Dine de Chérif Ousmane Madani Haïdara, son ennemi juré depuis.
À la veille des élections de 2002, Dicko propose un mémorandum à la classe politique, disons aux candidats à l’élection présidentielle. Histoire de dire que celui qui parmi eux répondra favorablement au mémorandum, aura le soutien de la communauté musulmane. À l’époque, Mountaga Tall et Modibo Sangaré qui étaient fidèles parmi les fidèles ont été surpris de voir que les musulmans ont désigné IBK. Oui, Dicko et son bras armé Mamadou Diamoutany ont préféré l’argent à la réalité du mémorandum proposé par les musulmans. On n’oubliera volontiers les tensions qui en sont issues.
Le deal IBK-Dicko est né pour toujours. Depuis Dicko ne jure que par IBK et pense qu’il peut le faire élire comme président de la République du Mali. Gare à celui qui s’attaque à IBK ! Dicko répondra à travers les moyens dont il dispose. Le jeune Poulo, président du parti CODEM, l’aura appris à ses dépens.
Aveuglé et assoiffé par le pouvoir ou sa propension à être à la tête des musulmans, son rêve se réalise. Il devient président du Haut conseil islamique du Mali. Voilà venu le moment le plus attendu pour venir à bout de ses ambitions. Le spécialiste en deal avec les hommes politiques en fonction de ses intérêts fait un demi-retournement de veste. Fini les pleurs lors des Koutouba dans sa mosquée, qu’il dirige peu, sinon très peu. Mahamoud Dicko a atteint sa dimension. La vrai et sait ce qu’il veut en fonction des événements.
Avec le coup d’Etat du 22 mars 2012, Mahamoud est le premier à s’afficher avec la junte. Auprès du capitaine Amadou Sanogo. Dicko est au bout de son rêve. Il rêve bien sûr de Koulouba. L’histoire décide autrement. Rancunier, Mahamoud affirme à certains que la junte est partie le chercher chez lui, à d’autres, il trouve que la junte a fait du bon boulot. Bien sûr que c’est du bon boulot dès lors que cela peut profiter à IBK. Ce qui est le cas. La junte n’a d’autre candidat qu’IBK, épargné jusque-là de ses folies et royalement reçu à Kati.
Mahamoud Dicko a profité du coup d’Etat plus que les hommes politiques. Sous l’ex-PM, Cheick Modibo Diarra, il tire son épingle du jeu. Pendant la crise, il s’est rendu à Gao et non à Tombouctou pour rencontrer les responsables terroristes et narcotrafiquants. À son retour, il fait un compte-rendu partiel au gouvernement en mettant en exergue la création du département des Affaires religieuses et du culte, chose qu’il obtient, facilement d’ailleurs. Le poste est revenu au Haut conseil islamique. Cela trouvait que le politicien musulman avait déjà son gars sûr à la tête de la CENI, en la personne de Mamadou Diamoutany. Le reste suivra avec la nomination de Yacouba Traoré comme ministre des Affaires religieuses. Celui-là même qui partage la même association que le président de la CENI.
Mahamoud Dicko ne s’arrête pas. Il utilise le HCI dont le mandat est fini, il y a 6 mois, pour battre campagne dans les mosquées pour IBK. Si personne n’est contre le choix politique de Dicko, ce sont bien sa stratégie d’installation des comités de soutien à IBK et la prise de la fatwa contre les autres candidats, qui dérangent. Est-il conscient de ce qu’il fait ? Non, apparemment. Car Dicko fait face aux refus de certains imans et utilise maintenant des prêches sur la vie privée des autres candidats. Bon Dieu ! Que se passe-t-il dans la tête de Dicko pour mettre de l’huile sur le feu politique au Mali ? Ayant réussi à impliquer le PM dans sa sale besogne, trouver un bailleur de fonds, un patron minier, et mis en place son réseau drivé par le ministre des Affaires religieuses, Mahamoud est en passe de gagner son pari. Il s’active à l’animation des comités installés et croit dur comme du fer qu’IBK passera.
Comme on le voit, Mahamoud Dicko sème la zizanie au sein de la communauté musulmane en tant que leader et de surcroît, président du HCI. En cela, il représente un danger pour le Mali. Mahamoud Dicko est un de ses êtres dont vous devriez vous méfiez, car avec le nom du bon Dieu, il vous entraîne avec lui dans l’enfer. Que Dieu vous sauve !