Annoncée pour être pacifique, la marche de l’opposition et de la société civile vient d’être réprimée par les forces de l’ordre au motif qu’elle était interdite. Plusieurs blessés sont à déplorer dont l’ancien ministre des finances Mamadou Igor Diarra et l’activiste Etienne Fakaba Sissoko. Est-ce le début de l’exécution du machiavélique plan de confiscation du pouvoir par IBK ?
La Démocratie malienne acquise de hautes luttes le 26 Mars 1991 n’est-elle pas en train de connaitre ses heures les plus sombres après son avènement ? Le Président de la République IBK garant de la stabilité, de l’unité et de la cohésion sera pris pour responsable de tous les errements commis par les forces de l’ordre. La marche dont le but principal n’était autre que l’exigence de la tenue, dans toutes les conditions de transparence, de l’élection présidentielle, mais aussi et surtout la libération de l’Office de Radiotélévision du Mali, ORTM, avait fait l’objet d’interdiction au motif que l’état d’urgence est toujours en vigueur au Mali.
La question qui se pose est de savoir pourquoi les centaines des marches organisées depuis 2013 notamment celles contre ou en faveur la révision constitutionnelle, les regroupements grandioses lors des tournées du Président de la République, à Sikasso, Ségou, Kayes, Kangaba, n’ont pas été interdites pour le même motif ? La coalition de l’Opposition et de la société civile a bravé cette interdiction parce qu’elle la trouve injustifiée et relève de l’abus de pouvoir. Pour le collectif, la raison de l’interdiction est à rechercher ailleurs. Elle semble participer du vaste projet de confiscation du pouvoir par le couple IBK et Soumeylou Boubèye Maiga sinon Bamako n’allait pas être quadrillée, ce 2 juin 2018, comme en temps de guerre. Les forces de l’ordre ont été déployées dans tous les endroits névralgiques, à savoir les rues qui menaient vers le lieu de regroupement qui était la place de la liberté.
Pour déjouer les pièges des forces de maintien de l’ordre, les organisateurs avaient indiqué certains endroits pour les différentes communes du District. Malgré cela, elles ont quadrillé les grandes artères pour empêcher tout regroupement. Marche empêchée égale démocratie bâillonnée. L’équation semble être claire pour les tenants actuels du pouvoir, à savoir montrer les muscles pour dissuader les éventuels manifestants, même en cas de tripatouillage des résultats électoraux, et se maintenir au pouvoir, même s’il faut marcher sur des corps. Le Président de la République IBK garant de la stabilité, de l’unité et de la cohésion sera pris pour responsable de tous les errements commis par les forces de l’ordre. Mais l’histoire a toujours appris que les fins de règne sont souvent brutales.