Elle s’est donnée comme défis, entre autres, de faire ratifier le protocole de Malabo qui n’est toujours pas ratifié par beaucoup de pays africains en vue de faire du parlement africain un organe législatif imposant au sein du continent.
Le Mali tout entier a éprouvé de la fierté, après la promotion de notre compatriote, l’honorable Haïdara Aïssata Cissé dite Chato comme 2e vice-présidente du Parlement panafricain, le 10 Mai dernier à l’issue de la 6ème session ordinaire du parlement panafricain. Portée à ce stratégique poste panafricain après une candidature soutenue par toute la sous-région (a fait l’unanimité au sein de la communauté des états de l’Afrique de l’ouest CEDEAO), Chato est chargée de la diplomatie. Ce qui fait d’elle une interlocutrice directe du parlement panafricain avec les différents chefs d’Etat africains. C’est la première fois qu’une Malienne accède à ce niveau de responsabilité. L’Honorable Haidara Aichata Cissé devient ainsi le 2ème Malien à ce poste de vice-président du parlement panafricain, après l’actuel président de la République Ibrahim Boubacar Keita.
Désormais en charge donc de la diplomatie parlementaire au Parlement panafricain, l’honorable Haïdara Aïssata Cissé se prépare déjà à relever des défis de taille. Notre Amazone, connue pour son leadership au niveau national et continental est dans la dynamique d’une vaste campagne de plaidoyer. Elle se donne principalement pour mission de faire ratifier par tous les Etats membres de l’UA, le Protocole de Malabo. En effet, Chato est investie de la pleine mission de diplomatie parlementaire dans un contexte où à ce jour, seuls 12 pays africains ont adhéré à ce Protocole depuis sa signature le 27 juin 2014. Le Protocole de Malabo est un protocole additionnel à l’Acte constitutif de l’Union africaine qui vise à faire du Parlement africain un organe législatif de plein pouvoir, capable de voter des lois opposables à tous les Etats membres de l’UA.
Aussi, l’honorable Chato s’est fixée d’autres objectifs. Elle entend obtenir, sans tarder, la ratification du texte par le Mali. Sa vision est d’intensifier la diplomatie parlementaire pour une meilleure gouvernance en Afrique. Il s’agit pour elle de convaincre les Chefs d’Etat et de Gouvernement à intégrer dans leurs décisions toutes les résolutions et recommandations du Parlement africain ; améliorer les conditions sécuritaires et financières, afin de permettre aux députés d’assister aux sessions du parlement et assurer la coordination des engagements existants entre le parlement et l’Union Africaine pour leur application stricte par un suivi régulier, sous la supervision du Président du parlement ; entre autres.
L’honorable Chato dit s’atteler à ce que le bureau prenne en compte de façon équitable la question du genre dans le fonctionnement du parlement y compris au niveau de l’administration. A ce titre, le bureau veillera à l’application de la résolution qui exige la mise en place d’une commission de suivi qui veillera à l’égalité hommes/femmes au sein du parlement.
Rappelons que depuis sa brillante élection, Chato ne cesse d’être magnifiée tant par les plus hautes autorités que par les siens. A son honneur, son époux et les proches ont organisé une cérémonie de rupture de jeûne, le jeudi dernier, dans la famille Haïdara à Magnanbougou et ont fait des bénédictions pour la réussite de la mission assignée à l’honorable Haïdara Aïssata Cissé. Cette cérémonie d’honneur intervient après son accueil triomphal par le Chef de l’Etat à Koulouba. Nous souhaitons bon vent à notre Amazone.
Parcours d’une Amazone
Celle qui honore aujourd’hui le Mali au Parlement panafricain est Chevalier de l’ordre national du Mali pour son engagement et son rôle exceptionnel joué pendant la crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays a connue en 2012. Elle est porte-parole de l’ONG internationale Femmes Africa Solidarité et présidente du Réseau sous régional des parlementaires pour la protection de l’enfance.
Sur le plan politique, elle a été candidate à l’élection présidentielle de 2013, avant d’être élue députée de Bourem. Elle cumule plusieurs fonctions au niveau national et panafricain. Elle est membre du Bureau de l’Assemblée nationale du Mali, membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale du Mali, présidente du Réseau sous-régional des parlementaires pour la protection de l’enfance et présidente du Réseau des femmes parlementaires du Mali depuis 2013. Elle est vice-présidente de l’Union malienne du rassemblement démocratique africain UM-RDA.