L’Assemblée nationale du Mali s’est réunie en session extraordinaire la semaine dernière au sein de l’hémicycle. Au cours de cette session, trois projets de loi ont été adoptés sur le plan éducatif. Il s’agit de la fourniture en personnels enseignants du lycée de Diré, du statut des fonctionnaires des collectivités et de la création d’une inspection de contrôle au niveau de l’enseignement supérieur.
La semaine dernière, les députés se sont réunis dans l’hémicycle en session extraordinaire. Le cadre a été favorable pour le député élu de Diré d’interpeller le ministre de l’Éducation nationale, Pr Abinou TEME. L’honorable Alkaidou Mamadou Maiga regrette la situation déplorable du lycée de sa localité où il y a un manque crucial de personnels enseignants, d’infrastructures voire de cantines scolaires. À cette interpellation, le ministre a voulu tenter de donner des justifications en précisant le nombre d’élèves de ce lycée qui s’élève à 335 avec seulement 25 enseignants permanents et un (1) enseignant envoyé par les collectivités territoriales et plus précisément le conseil de cercle. Avant de finir, le Pr Abinou TEME a tenu à préciser qu’à la date du 2 mai, un professeur d’économie et de statistique, un professeur de mathématique et un professeur de philosophie ont été envoyés dans ce lycée pour combler le déficit.
Cette réponse du ministre, comme si elle n’avait pas donné satisfaction à l’honorable élu de Diré, a fomenté une vive réaction de la part de l’honorable Maiga qui a tenu à rappeler au ministre que ce n’est pas de la sorte qu’il résoudra la crise dont traverse ce lycée. « Si nous disons qu’il y a problème, c’est qu’il y a problème. Nous voulons que le problème soit résolu », a-t-il laissé entendre. Toutefois, le ministre de l’Éducation a tenu à l’assurer de tout l’accompagnement du gouvernement. Il a tenu à ce titre à l’informer qu’au cours du recrutement prochain, le ministre des collectivités a pris des décisions honorables dans ce sens.
À la suite de cette interpellation, les élus se sont penchés sur la question du statut des fonctionnaires des collectivités territoriales. Un projet de loi a été adopté à ce niveau afin de déterminer les âges des recrutements ainsi que l’harmonisation de la mise en disponibilité de ces fonctionnaires au même titre que ceux de la fonction publique de l’État.
Le ministre des collectivités territoriales, Alhassane Ag Hamed Moussa, explique que ce statut a pour importance de mettre les fonctionnaires des collectivités dans les mêmes conditions que ceux de l’État bien vrai que des spécificités peuvent empêcher ladite harmonisation à 100%. Avec ce nouveau statut, les grilles salariales, les salaires, les conditions de paiement seront les mêmes pour ceux des collectivités que pour ceux de l’État. C’est dans ce cadre que Souleymane Soumano, président de la commission de l’administration territoriale et de la décentralisation de l’Assemblée nationale, a tenu à souligner que « plus de 30% des collectivités ne peuvent pas se prendre en charge. » Les débats sur ce projet de loi ont également porté sur la question des mutations des enseignants entre les collectivités.
Enfin, la session a adopté un projet de loi portant création d’une Agence Malienne d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (AMAQ-SUP). La création de cette agence reste motivée par l’existence d’inspections générales au niveau secondaire. Celles-ci se chargent du contrôle de la qualité de l’enseignement dispensé. Cette Agence, dit le ministre de l’Éducation, constitue un homologue de ces inspections générales au niveau secondaire. À l’instar de celles-ci qui sont logées au sein du ministère de l’Éducation nationale, cette agence sera logée au sein du ministère de l’Enseignement supérieur.
Aux dires de Siaka Sangaré, président de la commission de l’éducation, de la culture, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, il s’agit là d’un souci d’harmonisation du système d’enseignement supérieur avec celui de la sous-région. Avec cette agence, des évaluateurs pourront venir de la sous-région pour s’assurer de la qualité de l’enseignement dispensé.
De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assétou Founé SAMAKE Migan, écrit sur son compte Twitter : « Par 99 voix pour, 0 abstention, 0 contre, l’Assemblée nationale adopte la création de l’AMAQ-SUP Mali. »
Une entrée en vigueur de ces lois permettra sûrement de faire décoller l’enseignement, de résoudre maints problèmes dont souffre l’éducation malienne.