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Amy Kane ambassadrice au Gabon : Adieu la Gouverneure bling-bling !
Publié le lundi 4 juin 2018  |  Le Témoin
Réunion
© aBamako.com par A S
Réunion du Gouverneur de Bamako, Amy Kane sur les incidents suite aux dégerpissements
Le Gouverneur de Bamako, Amy Kane a tenu une réunion sur les incidents suite aux déguerpissements.
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La gouverneure de Bamako quitte enfin la capitale. Elle sera reversée dans la diplomatie du coté de Libreville.

Sa nomination était entendue depuis longtemps et le dernier conseil des Ministres a finalement levé le suspense: Amy Kane pliera bagages pour le Gabon, suite à sa nomination comme Ambassadrice au pays d’Oumar Bongo. On lui impute par ailleurs d’avoir mis le feu auparavant car c’est elle qui aurait annulé la marche de l’opposition. Une annonce qui a plutôt fait un effet boule de neige car la marche a raflé plus d’adhésions à cause de son interférence.
Et pour cause, son passage à la tête de l’exécutif régional à Bamako n’aura guère été fameux. La capitale malienne est en ébullition depuis plus de 8 mois avec des ruelles et des artères de plus en plus occupées à nouveau. Amy Kane a en définitive échoué à débarrasser les espaces publics de la cité des 3 Caïmans de leurs occupants anarchiques, une mission dans le cadre de laquelle elle fut au cœur de la controverse lors du sommet Afrique-France. En cause, une opération de déguerpissements des artères souhaitée par le Président IBK, mais qui va défrayer la chronique avec une jeunesse et des familles entières dépourvues de leurs gagne-pain quotidien et de ressources. Les occupants d’espaces clés de la capitale, notamment Malitel-Da et Rail-Da, ont été ainsi déménagés manu militari. Mais, par-delà les domaines publics, ils furent déguerpis même des domaines privés car les agents municipaux et corps habillés agissaient parfois sur abus de pouvoir. Depuis quelques mois, les exploitants dégagés des lieux sont revenus à leurs positions initiales. C’est le cas des alentours de l’Assemblée nationale qui s’apprête d’ailleurs à abandonner Bagadadji pour un autre site. Idem pour Malitel-Da où les vendeurs et revendeurs d’accessoires téléphoniques ont repris du service pour de bon. La cour du Carrefour des Jeunes ne contenait plus le monde recasé et le trop-plein a débordé au fil des jours jusqu’à l’envahissement total de la ruelle qui mène à la Maison Centrale d’Arrêt. Les mouvements dans tous les sens y sont légion ainsi que les stationnements anarchiques d’engins et d’acteurs des lieux. Les étalagistes sont désormais de retour ainsi que les vendeurs ambulants.

Le sentiment d’injustice qui avait pris forme ces temps-ci a atteint donc son épilogue. Car la grogne sociale provoquée par l’opération bulldozer d’Amy Kane eu raison de celle qu’on annonçait sur le départ depuis Octobre 2017. Aucune réponse de rigueur de l’inspectrice générale de police n’est d’actualité car elle fut tout simplement désavouée. Si les municipalités étaient dans le viseur de la Gouverneure du District pour manque de collaboration, elle fut mise à minorité au sortir des communales de Novembre 2016. En effet, ceux sur qui elle comptait pour recaser les déguerpis étaient tous sur le départ et savaient leur destin politique hypothéqué à la mairie. La nouvelle vague d’élus municipaux est passé à autre chose et n’a pas fini de gérer ses problèmes internes. La preuve avec la présence d’Aboubacar bah dit Bill à la tête de l’AMM. Plus d’une année après les assises entre l’Afrique et l’hexagone, le visage de Bamako a bien changé. Plusieurs artères libérées facilitant la fluidité routière ne le sont plus.

Du tape-à-l’œil dans lequel aura excellé la deuxième femme gouverneure de Bamako qui, au détour de la rigueur et de l’intransigeance, semblait plutôt engagée dans une auto-promotion en occupant constamment l’espace médiatique nationale pour en mettre plein la vue et l’ouïe au Président de la République. Il était même question d’un départ qu’elle aurait demandé se sentant trahie pour ne pas avoir été soutenue par les hautes autorités. Mais aussi vrai qu’Amy Kane avait boudé les cérémonies publiques, elle a constamment répondu présente, à chaque apparition publique du chef de l’Etat, dans les corps constitués. Seulement voilà : consciente des envahissements de Malitel-Da et Rail-Da, elle s’était imposé un profil bas en œuvrant dans l’ombre, tandis qu’au fil des mois les déguerpissements faisaient l’unanimité. Cette opération créée à l’effet d’assainir la capitale devait permettre à la Gouverneure de faire preuve d’innovation et de professionnalisme, mais force est de constater que la représentante de l’exécutif n’a fait en définitive que tourner en rond dans des activités qui relèvent plutôt du folklore, voire du bling-bling.

Idrissa Keïta

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