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Les bonnes affaires des revendeurs de glace
Publié le mardi 5 juin 2018  |  L’Essor
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La glace est une denrée rare dans un pays où les délestages sont fréquents. Elle est précieuse en ce mois béni de Ramadan. Au Mali, la démesure semble être la règle contrairement aux principes et préceptes de la religion musulmane. Ainsi, la flambée des prix est patente.
Dimanche dernier, le tour de quelques quartiers de Bamako nous a révélé une ville animée. Les revendeurs détaillants de glace passent d’une maison à l’autre pour s’approvisionner.
A l’approche de l’heure de rupture du jeûne, Tchio Kouyaté, une revendeuse avait entassé des dizaines de blocs de glace dans quelques sacs plastiques posés à même le sol. Interrogée sur son business, cette jeune fille dame répond : «Depuis six ans je vis du commerce de glace. Je m’approvisionne dans les quartiers Bolibana, Bamako-Coura et Sébenincoro».
En cette période, elle paie les sachets de glace à 100 Fcfa et les revend à 200 Fcfa l’unité à Kourémalé au niveau des sites d’orpaillage. Les bouteilles plastiques congelées de 1 litre, achetées à 125 Fcfa l’unité, sont revendues à 300 Fcfa. Quel est le chiffre d’affaires de Tchio Kouyaté par jour ? Entre 30 et 35 000 Fcfa par jour, assure-t-elle. Grâce à cette activité, elle subvient aux besoins de sa famille.
La vente de glaces est l’activité principale de Batoma. Cette dame s’approvisionne au camp des gardes à Djicoroni-Para. Elle constate que la demande en glace augmente pendant le Ramadan. Un grand nombre de gens rompt le jeûne avec de l’eau fraîche, argumente-elle. Les fournisseurs dans la garnison cède trois sachets de glace à 200 Fcfa et la bouteille de 1 litre congelée à 125 Fcfa. «Je revends le sachet à 200 Fcfa, le bidon à 300 Fcfa. Je peux vendre 100 à 500 blocs de glace par jour quand il fait très chaud, engrangeant environ 40 000 Fcfa par jour», dit-elle. Grâce à la vente de glace, Batoma vient d’acheter une parcelle de terrain.
Le grossiste Moussa écoule de la glace faite à base de sel. «Mes clients achètent le bidon de 1 litre à 100 Fcfa pour le revendre à 250 Fcfa à Kougouyoun et à Niawouleni», raconte-t-il. Chaque trois jours, il investit 7 500 Fcfa dans l’éléctricité et 10 000 Fcfa dans l’achat de bidons vides.
L’eau glacée entre dans la fabrication de divers produits, notamment le pain. Le jeune gestionnaire, Mohamed Baldé boulanger à Djicoroni-para, en Commune IV du District de Bamako. Il déclare que la quantité de glace utilisée dans la fabrication des baguettes a considérablement augmenté au niveau de son unité. « Le montant global investi par jour dans l’achat des barres de glace est passé de 24 000 Fcfa (avant le carême) à 27 000 Fcfa actuellement. Preuve de l’augmentation de la demande de ce produit sur le marché bamakois durant le Ramadan.

Fadi Cissé

CONSEILS DE MÉDECINS

Le jeûne est l’un des cinq piliers de la religion musulmane. Durant trente jours, les fidèles musulmans s’abstiennent de boire et de manger jusqu’au coucher du soleil. Selon Dr Cheick Tidiane Koné, nutritionniste superviseur à «Save the Children», à Niafunké, les conditions d’un jeûne sain passent d’abord par une bonne santé (absence de maladie comme le diabète mal équilibré, ulcère gastrique sévère, calcul rénal absence de grossesse et d’allaitement maternel etc). Notre interlocuteur indique quelques conseils pour le jeun. Selon lui, avant de jeûner, il est important d’éviter de manger abondamment pour «faire des réserves» dans l’estomac. Au contraire cela risque de fatiguer votre organisme et vous mettra dans de mauvaises circonstances.
Il faut aussi éviter les repas trop riches en gras et en sucre (friture, gâteaux) ; ne pas remplacer l’eau par les jus ou boissons gazeuses pour hydratation. La consommation du thé à la menthe après la rupture du jeun est aussi déconseillé car il stimule les urines et favorise donc la perte des sels minéraux précieux dont l’organisme a besoin au cours de la journée. Cela incite un état de déshydratation, surtout en période de chaleur. Aussi le diner devra se faire au minimum trois heures avant de se coucher pour donner le temps à l’organisme d’assimiler les aliments tout en évitant les excès qui peuvent causer une indigestion ou des flatulences.
Dr Djibo Amadou, diabétologue à l’hôpital Mère-Enfant le Luxembourg, explique que tous les diabétiques ne sont pas autorisés à jeuner. En effet, les diabétiques sont classés en trois ou quatre catégories. Le jeûne est catégoriquement interdit aux patients de la première catégorie. «Dans tous les cas, il faut l’accompagnement d’un diabétologue. Dans la prise en charge d’un diabétique, trois règles sont à respecter. En premier lieu, l’alimentation compte beaucoup car en jeûnant, on ne peut que manger deux fois durant la journée, souvent même une seule fois, ce qui n’est pas du tout conseillé aux diabétiques. En second lieu, l’activité physique (pas forcement le sport) avec le jeûne est difficile, le patient doit le faire le soir après la rupture. En troisième lieu, concernant les médicaments, il y a les injectables (insuline) et ceux qui sont pris par voie orale pour baisser le taux de sucre dans le sang.
Cependant, le jeûne contribue aussi à faire baisser le taux de sucre dans le sang. Pour ne pas avoir deux effets synergiques, il faut à tout prix consulter un médecin avant de jeûner. Il faut faire beaucoup attention avec les médicaments surtout avec ceux qui font rapidement baisser le taux de sucre par ce qu’ils sont aussi classés», explique en détail Dr Djibo Amadou.
Le gastroentérologue, Dr. Sidibé Deborah Sanogo de l’hôpital Gabriel Touré, relève que les patients qui ont des problèmes gastriques doivent aussi consulter un médecin avant de jeûner. Il explique que les gens qui ont des plaies au niveau de l’estomac, sont interdits de jeûner pour ne pas avoir des complications. Car avec le jeûne il y a une hyper activité, c’est à dire il y a beaucoup plus d’acide dans l’estomac et cela peut être dangereux. « Généralement quand ces complications surviennent, c’est la prise en charge chirurgicale », dira le spécialiste.
Pour Dr. Sanogo, les patients qui ont des problèmes de digestion ne doivent pas non plus jeûner sans l’avis d’un médecin. Celui-ci peut leur donner de conseils concernant la prise des médicaments. «En cas de douleur ou de sensation inhabituelle pour les patients qui jeûnent tels que vomir du sang ou avoir du sang à la scelle, le mieux est de se rendre immédiatement aux urgences pour la prise en charge», conseille le médecin.
Mama TRAORÉ
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