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Emprise des rails à Djelibougou : Le Comité de défense des artisans déterre la hache de guerre
Publié le mardi 5 juin 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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La décision n°002945 du 31 août 2017 autorisant le morcellement et la vente de l’emprise des rails à Djélibougou en Commune I a directement affecté les artisans locaux. Pour défendre leur intérêt contre cette décision “illégale” du maire du district, ils sont prêts à livrer un combat sans merci pour être mis dans leur droit. C’est la décision de leur assemblée générale tenue samedi dernier.

Les artisans victimes de la décision du morcellement et de la vente de l’emprise des rails à Djélibougou, en Commune I du district, sont engagés à affronter qui que ce soit pour éviter leur déguerpissement par une décision “illégale” du maire central et complice prédateurs foncier.

Ils se disent prêts à faire usage de toutes les voies de recours. Mieux encore ils sont décidés à boycotter l’élection présidentielle en Commune I si leur situation n’est pas résolue d’ici là. Dans combat, ils disent avoir reçu l’adhésion de 47 associations d’artisans professionnels, de groupements des jeunes et notabilités des quartiers de la Commune I.

Selon le président du Comité de défense des artisans, Seydou Bocoum, les occupants des lieux, des mécaniciens en majorité, se sont installés sous l’autorité de la mairie de la Commune I à l’époque dirigée par Mme Konté Fatoumata Doumbia. Cette dernière leur avait rappelé que l’espace est un domaine classé, donc une propriété de l’Etat et qu’ils seront informés en cas de besoin pour quitter les lieux. Depuis ce temps les artisans continuent de chercher leur pain quotidien en exerçant leur métier, payent régulièrement leurs taxes aux autorités communales.

“Sans que cette vocation de domaine classé n’ait subi aucun changement, une décision du maire central Adama Sangaré, datant du 31 août 2017, met en proie ce domaine aux spéculateurs fonciers. Les artisans ont été déguerpis sans préavis en complicité avec des agents de la mairie et des prédateurs fonciers”.

Face à la situation, la Chambre de métier de la Commune I, premier défenseur des artisans de la Commune, ne joue pas franc jeu selon les artisans concernés par la décision du maire central.

“La Chambre des métiers de la Commune I refuse de participer à nos meetings bien qu’elle soit invitée, mieux elle ne fait rien pour nous soutenir dans notre combat. Nous sommes déçus de la Chambre des métiers de la Commune I. S’il avait joué son rôle on n’en serait pas là aujourd’hui”, a déploré le président du Comité de défense des artisans.

Cette situation a déjà fait beaucoup de dégâts matériels et de pertes d’emploi avec le déguerpissement de certains garagistes. Les artisans demandent de leur trouver une place où ils puissent exercer leur métier sans risque d’être déguerpis. “Il faut donner une place aux artisans de la Commune I comme dans les autres communes de Bamako, sans quoi nous ferons tout ce qui est en pouvoir pour boycotter l’élection en Commune I”, a menacé M. Bocoum.

L’irrégularité de cette décision du maire central est même reconnue par le maire de la Commune I, qui a adressé une lettre d’annulation au maire du district de sa décision de morcellement de l’emprise des rails (décision n°002945 du 31 aout 2017) car classée par le décret n°95/181/P-RM du 26-04-1995.

Bien que la vocation de ce domaine n’ait pas changé et que l’accord établi entre les artisans occupant l’emprise des rails et la mairie de la commune I reste toujours en vigueur, les prédateurs fonciers continuent de sommer les occupants de quitter les lieux. Si rien n’est fait cette situation risque de dégénérer un jour et les conséquences pourraient être dramatiques.

Y.C.

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