Bien avant le scrutin présidentiel, des gens évoquent une crise post-électorale en cas de fraude le 29 juillet 2018. La majorité (brusquement sortie de sa réserve samedi avec la répression de la marche interdite de la Coalition pour le changement) et l’opposition (le ton comminatoire) sont visiblement décidées à en découdre pour le pouvoir.
Vu la fragilité du pays, l’on devrait pourtant s’éloigner de posture ou vocabulaire à contre-courant du processus de paix engagé pour juguler la crise en cours depuis 2012. Comble de malheur, la société civile, les leaders religieux et coutumiers assistent cois à la veillée d’armes avant la grande confrontation.
Au-delà de ça, en démocratie, les recours, en cas de contestation, ne manquent pas. La Cour constitutionnelle devrait pouvoir dire le droit sans se soucier de la gravité du visage du prince du jour. La communauté internationale, à travers la Minusma, devrait aussi superviser l’élection pour éventuellement séparer le bon grain de l’ivraie. Où est donc le problème ?
Le Mali appartient à nous tous, politiques comme apolitiques. Faisons alors en sorte qu’il ne brûle pas ; qu’il ne soit plus la risée du monde ! Du reste, nous n’avons pas où aller. Nous sommes frères et sœurs, pères et fils, mères et enfants, parents, beaux-parents et amis. Par la grâce de Dieu.
Hélas, les hommes politiques sont ainsi faits : ils ont besoin de nous pour accéder au pouvoir. Pour cela, ils sont capables de nous envoyer au charbon, en se planquant avec leurs familles le temps de laisser passer l’orage. Et une fois arrivés à leur fin, ils nous regardent du haut de leur grandeur.
Il n’y aura décidément que des fous pour accepter de mourir pour eux.