De plus en plus de jeunes s’intéressent à la littérature. Les jeunes écrivains prennent la plume pour appeler leurs frères à une prise de conscience face aux défis énormes qui les attendent. Dans ce cadre, l’équipe du quotidien Le Pays a rencontré Issouf Koné qui vient de faire paraître son premier livre, une pièce de théâtre, intitulée Au nom du thé, du sucre et du grin. Un titre, publié chez Innov éditions, est révélateur si nous savons que les jeunes ne jurent qu’au nom du grin.
Lisez l’interview :
Bonjour Issouf Koné. C’est avec un réel plaisir que nous avons appris la naissance de votre premier bébé, pouvez-vous nous mettre au parfum du livre ?
Bonjour. Tout le plaisir est pour moi de vous rencontrer autour de mon bébé. Le livre est en quelque sorte un regard sur la société malienne à partir du grin. Nous savons qu’il est l’endroit par excellence pour discuter de tout et de rien (politique, immigration, terrorisme, chômage…)
Il part de la vie du Malien d’aujourd’hui. Celui-ci est tellement accroché à son grin qu’on a l’impression qu’il ne jure que par le thé, le sucre et le grin tout comme le chrétien orthodoxe ou catholique ne jure que par le père, le fils et le Saint-Esprit. Le temps passe pourtant et nous prenons de l’âge. Donc, pourquoi ne pas modérer les fréquentations de grin au lieu de passer tout son temps à vivre ainsi ?
Je parle aussi et surtout des élections. Les lecteurs le remarqueront au dernier acte. C’est donc un livre dans lequel j’invite le jeune malien à savoir faire ses choix pendant les élections tout en refusant de se faire acheter sa conscience.
Quel est le public visé ?
Le public ciblé, les jeunes surtout, mais je crois que le livre parle à tout le monde.
Quelle émotion avez-vous éprouvée pour la première fois de voir votre travail intellectuel publié et vendu sur le marché ?
Un sentiment de fierté. La première fois que j’ai rêvé d’éditer un livre remonte à mes années du lycée. Aujourd’hui plus de dix ans après, c’est chose faite, ça fait énormément plaisir.
Un écrivain est celui qui ne manque jamais à dire ou à écrire pour ses lecteurs. Nous osons à ce titre croire que vous ne vous limiterez pas à ce seul ouvrage, seriez-vous capable de nous parler de votre futur projet ?
Le roman est mon futur projet d’écriture qui, dans les normes, devrait sortir en premier. J’avais les deux manuscrits prêts et j’ai fini par opter pour la pièce de théâtre, car le contexte politique et social s’y prête: les élections. Sinon l’autre, j’avais déjà commencé à le publier en épisode sur mon blog. Et il est déjà assez connu même s’il n’est pas sorti officiellement. Le titre c’est Oumou la bonne trop bonne.
Quel est l’appel que vous lancez aux jeunes générations en matière de littérature ?
Je demande aux jeunes de s’intéresser au domaine, car la littérature est une belle arme de développement personnel. Napoléon Bonaparte disait, je cite : « Ces imbéciles ne lisent pas, c’est pourquoi le bonheur les néglige. Ce n’est pas avec mon épée, mais avec plutôt ma tête remplie de lecture que j’ai conquis le monde ».
Quel sera votre dernier mot ?
D’abord merci à toi pour l’interview. Merci au journal et à son directeur. Merci également à toutes ces personnes qui ont déjà le livre. Je ne pourrai en aucun cas oublier Innov éditions pour son accompagnement. Je demande aux Maliens d’arrêter de s’énerver. Nous vivons un moment assez délicat. C’est donc important de faire passer la raison avant l’impulsion pour ne pas faire des bêtises. Au nom du thé du sucre et du grin, soyons sages.
Au nom du thé du sucre et du grin, merci M.Koné pour cet entretien et nous te souhaitons plein succès.