A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle au Mali, l’horizon semble s’obscurcir et l’orage s’annonce déjà. Le régime IBK qui montre ses muscles semble s’installer dans l’intimidation et se complaire dans l’anarchie. Il donne l’impression d’avoir perdu la main dans la gestion du pays, comme en témoignent les multiples sorties ratées du Président de la République, l’insécurité généralisée, la corruption, le népotisme et le laisser-aller indescriptibles dans le pays. A qui profite cette confusion dans un pays déjà fragilisé ?
La Coalition pour l’alternance et le changement, regroupant des partis politiques de l’opposition et des associations de la société civile, projette d’organiser le 8 juin 2018 une marche de protestation contre la répression de la marche du 2 juin, pour la tenue d’élection transparente et pour la libération de l’ORTM. Dans le même temps, un groupuscule se faisant appeler l’Armée rouge d’IBK lance un appel à ses partisans pour une contre-marche afin de soutenir les institutions de la République. La question que beaucoup se posent est de savoir si les institutions de la République fonctionnent réellement ?
Cette question vaut son pesant d’or, car on s’aperçoit de la faillite de l’Etat, rien qu’en observant ce qui se passe au Nord et au Centre qui échappent totalement au contrôle de l’Etat central, et sont devenus le champ de rivalité des groupuscules armés. Quant au Sud, qui était relativement sous son contrôle, il est aujourd’hui en proie à un désordre indicible où les décisions les plus importantes sont prises et exécutées en dehors du cadre normatif. Tel fut le cas le 2 juin 2018 quand les forces de l’ordre ont violemment réprimé la manifestation, faisant au moins 25 blessés.
Ainsi, conformément à la Constitution qui garantit les libertés individuelles et collectives, l’opposition projette de marcher ce vendredi 8 juin pour condamner la bavure policière, exiger la tenue d‘une élection présidentielle crédible et transparente ainsi que la libération de l’ORTM. A la surprise générale, à l’annonce de cette marche pacifique la soi-disante Armée rouge d’IBK a pris d’assaut la salle de réunion de la Maison de la Presse le lundi 4 juin, pour annoncer qu’elle organisera une contre-marche ce même vendredi. Même si les leaders des partis politiques de la Majorité Présidentielle se sont désolidarisés de ces jeunes, il est à craindre qu’ils mettent à exécution leur projet.
En définitive, pendant les 5 ans d’IBK, le Mali a été divisé dans tous ses segments : sur le plan territorial, la partition est de fait ; sur le plan politique la classe politique est en lambeaux, les syndicats sont divisés, les élèves et étudiants sont divisés. Alors à qui profite cette pagaille ?