Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en partenariat avec celui de l’Economie numérique et de la Communication, a organisé, samedi 2 juin 2018, une journée d’information des journalistes sur le processus électoral et le rôle des médias en période électorale dans les locaux du Relais Tim buctou sis à Missabougou.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Babahamane Maïga, en présence de son homologue de l’Economie numérique et de la Communication, Dr Cheick Omar Maïga, du chef de cabinet du ministre de l’Administration territoriale Fousseyni Touré, du directeur général de l’Administration du territoire, Souleymane Amadou Sangaré.
Dans son discours d’ouverture, Babahamane Maïga a rappelé aux hommes de médias que le fait de «mobiliser les Maliens autour des élections est un véritable défi que nous nous devons tous de relever ensemble aujourd’hui. Vous devrez contribuer particulièrement à l’instauration d’un climat apaisé aux fins de rassurer davantage les citoyens et toutes les parties prenantes sur la volonté du gouvernement d’organiser des élections présidentielles inclusives, transparentes et crédibles». Il a loué l’esprit de collégialité entre l’Etat et la classe politique dont les fruits ont abouti à la révision de la loi électorale, l’audit du fichier électoral, la prescription de la carte d’électeur biométrique et autres.
Bourama Coulibaly, conseiller technique au MATD, a fait une présentation de la loi N°2018-014-du 23 avril 2018 portant loi électorale. Il ressort clairement de cette présentation que l’effet recherché est de restaurer et renforcer la confiance des acteurs dans le système électoral. Le gouvernement et la classe politique ont ainsi convenu de corriger les insuffisances et les lacunes qui ont été constatées dans l’application de la loi électorale en vue d’améliorer le processus. Les corrections ont nécessité la modification de 29 articles de la loi N- 2016-040 du 27 octobre 2016, et les changements apportés par la loi modificative N° 2018-048 du 23 avril 2018 concernent essentiellement 6 grands axes. Il s’agit de l’inscription sur les listes électorales, le document d’identification de l’électeur, les bulletins de vote, la composition et la gestion des bureaux de vote, le vote par procuration et des opérations de centralisation.
Ainsi, s’agissant de l’inscription sur les listes électorales, les modifications apportées ont permis de donner une base légale à l’inscription par ordre alphabétique de nom, de fixer une durée minimum de résidence dans une localité pour être inscrit sur la liste électorale de la commune. Sur cette rubrique, il y a aussi la modification apportée qui a permis d’actualiser le critère d’inscription des éléments des forces armées sur les listes électorales par le remplacement de la notion de «durée légale» par la notion de «service».
Par rapport au document d’identification de l’électeur, la modification apportée consiste à remplacer la Carte NINA par la carte d’électeur ; avec avantage de préciser le centre et le bureau de vote. Par précaution, il est envisagé de permettre aux électeurs, qui pour cas de force majeure ne rentreraient pas en possession de leurs cartes d’électeur biométriques, de voter avec la carte NINA.
En ce qui concerne les bulletins de vote, l’innovation a consisté à préciser les informations qui doivent être portées sur ce document de vote.
Pour ce qui s’agit de la composition et de la gestion des bureaux de vote, quelques changements ont été apportés. Il s’agit de la fixation d’un nombre minimum d’électeur par bureau, la consultation des partis politiques dans la création des bureaux de vote et la désignation par la majorité et l’opposition de deux assesseurs.
Pour le cas du vote par procuration, le changement a consisté à encadrer rigoureusement ce système de vote. A cet effet, la liste des personnes autorisées à exercer leur droit de vote a été fixée.
Les changements apportés par rapport aux opérations de centralisation, concernent l’augmentation du nombre de PV qui passe de trois à cinq, la création des commissions de centralisation pour le référendum et la suppression des commissions de centralisation au niveau régional pour l’élection du président de la Républiques et des législatives.
Le second thème portant sur «la déontologie et le rôle des médias dans le processus électoral» a été présenté par le secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Omar Maïga. Pour lui, il apparait nécessaire pour les journalistes de retenir que «pendant toute la durée du processus électoral, les medias ont pour rôle d’aider les électeurs à faire leur choix en connaissance de cause». Il a été indiqué aux journalistes que «les médias doivent remplir leur rôle d’observateurs en promouvant la transparence et en empêchant ainsi toute fraude. Les médias ont, dès lors, la responsabilité de couvrir les élections en fournissant aux électeurs des informations fiables, précises et détaillées sur tous les aspects de l’élection, notamment sur les projets de société des candidats. Ces informations aideront les électeurs à connaitre et comprendre leurs droits démocratiques afin d’en faire usage sans peur, sans intimidation et sans crainte.
Alors, il revient à nous hommes de médias de jouer de façon professionnelle ce rôle fondamental d’éducation citoyenne, d’éveil des consciences et d’apaisement des cœurs et des esprits en cette période électorale.