Les responsables de la majorité parlementaire étaient face à la presse, le jeudi 7 juin 2018, à la Maison de la presse de Bamako pour parler de l’état d’urgence qui est en cours actuellement au Mali et de la nouvelle loi électorale adoptée par les députés le 19 avril 2018. Au cours de cette conférence de presse, la majorité parlementaire reconnait que l’état d’urgence garantit les libertés publiques.
« Il n’est pas dit qu’en période d’état d’urgence, qu’il n’y a pas de manifestation. L’état d’urgence ne veut pas dire un couvre feu. L’état d’urgence obéit à certaines règles », précisent les députés de la majorité parlementaire. Par ailleurs, ils ont déploré et condamné l’agression des journalistes lors de la marche de l’opposition et de la société civile le 2 juin 2018 à Bamako.
La conférence de presse des responsables de la majorité parlementaire était animée par l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia de la CDS Mogotiguiya, président de la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l'Homme et des Institutions de la République de l’Assemblée nationale du Mali.
Parlant de la loi électorale, le conférencier dira que cette loi porte un certain nombre d'innovations dont : la suppression du vote par anticipation des membres des Forces armées et de sécurité ; le remplacement de la carte NINA par la carte d'électeur ; la précision des informations figurant sur le bulletin de vote. En réponse aux questions des journalistes, Me Zoumana N’Tji Doumbia a fait savoir que l’interdiction de la marche de l’opposition et de la société civile le 2 juin dernier n’a pas de fondement politique, mais a un fondement juridique. «L’état d’urgence garantit les libertés publiques, parce qu’il y a une commission consultative de contrôle qui est mise en place. Ceux qui se sentent victimes des effets de l’état d’urgence peuvent saisir la commission consultative.
Mais au delà de ça. Il y a des recours juridictionnels. Quant l’autorité administrative prend un acte administratif, il peut être déféré à la censure du juge administratif, donc toute personne qui pense qu’il est lésé par un acte posé par l’autorité administrative a la latitude de saisir les juridictions compétentes», a-t-il dit. Selon lui, la paix passe par le respect des textes. Quel commentaire faite-vous sur le fait que la marche du 2 juin a été annulée et celle du 8 juin autorisée ? Répondant à cette question, le conférencier a souligné que c’est à l’autorité administrative d’évaluer les risques de la manifestation. « Peut être qu’elle a évalué qu’il y a moins de risque pour la marche du 8 juin…
Il n’est pas dit qu’en période d’état d’urgence, qu’il n’y a pas de manifestation, non, l’état d’urgence ne veut pas dire un couvre feu. L’état d’urgence obéit à certaines règles», a-t-il dit. Par ailleurs, les conférenciers ont déploré et condamné l’agression des journalistes par les forces de l’ordre lors de la manifestation du 2 juin dernier. «Des excuses publiques ont été présentées à la presse ici par la majorité présidentielle et les députés qui sont là sont issus de cette majorité.
Tout le monde a déploré ce qui est arrivé aux journalistes, nous nous associons aux excuses qui ont été présentées à la presse par la majorité présidentielle et même par le gouvernement. Donc, nous déplorons et condamnons ce qui est arrivé à la presse », a déclaré l’honorable Yaya Sangaré de l’Adema Pasj. La conférence s’est déroulée en présence des vice-présidents de l’hémicycle comme l’honorable Moussa Timbiné et Hadi Niangadou, l’honorable Jacqueline Mari Nana et l’honorable Ibrahima S Kouriba du Rassemblement pour le Mali (RPM)