La plateforme des syndicats et des agents de la Santé vient de boucler une grève de 48 heures étendue à l’ensemble du territoire national. Elle fait suite à un préavis de grève adressé aux différents départements depuis le 12 juillet 2017, dans lequel les syndicalistes demandent, entre autres, la création d’une passerelle entre la fonction publique des collectivités territoriales et l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique.
Alors que ladite grève, qui s’est déroulée du mardi 5 au mercredi 6, a été suivie totalement dans les Centres de Santé Communautaire (CSCOM) et les Centres de Santé de Référence (CSREF), elle l’a été partiellement dans le CHU Gabriel Touré et du Point G, selon un syndicaliste. Et de préciser que son taux d’observation est estimé à 95% dans le district et à l’intérieur du pays, de Kayes à Tessalit.
Force est de reconnaitre qu’elle a eu un effet néfaste sur les patients comme en témoignent des réactions recueillies dans certains hôpitaux de Bamako comme le CHU Gabriel Touré, le CSCOM de Kalaban-coura ou encore au Point G. Il ressort de notre tournée que les patients ont mal vecu ces deux journées de grève causant chez eux de la frustration et de l’irritation.
Un patient de l’hôpital Gabriel Touré, souffrant d’une fracture au bras, nous a ainsi déclaré ” Je suis venu hier mardi pour le pansement. On m’a fait savoir que les médecins sont en grève. J’ai vraiment souffert ici “.
Dans la foulée, un autre patient, venu pour des consultations, dira que ” Il faut que l’Etat et les médecins s’entendent. Nous ne voulons plus revivre le cas de l’année dernière qui a fait beaucoup de morts. Je suis déçu de voir que les mêmes médecins sont en grève “.
Selon un médecin, qui a souhaité garder l’anonymat, les services minimum ont été assurés, conforment à la loi qui régit la grève des agents de la fonction publique. Malgré tout, poursuit-il, ” la population a beaucoup souffert de ces deux jours de grève“.
Sur d’éventuels cas de décès, tous les responsables hospitaliers rapprochés par nos soins soulignent qu’ils n’ont pas ” connaissance de cas décès liés à la grève “. Les services d’urgences ont continué à fonctionner. Par contre, les opérations de consultation, les rendez-vous médicaux, les visites médicales ont été perturbés “, nous a révélé un autre agent.
Réunis au siège de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) pour une réunion sur le sujet, des membres de la plateforme nous ont confié que ” les négociations n’ont pas abouti “. En conséquence, leur représentant, Dr Siaka Keïta annonce une nouvelle grève de trois jours qui se déroulera du mardi 12 au Jeudi 14 juin. Et il ajoute, “ si, malgré tout cela, nos revendications ne sont pas prises en compte, nous irons à une autre grève de 4 jours à l’issue de laquelle nous pourrions enclencher une grève illimitée “.