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Le directeur régional de la police, Siaka B. Sidibé à propos de la marche de l’opposition du 2 juin: “Nous ne couvrons pas une marche qui est interdite”
Publié le samedi 9 juin 2018  |  Aujourd`hui
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Dans la foulée de la marche réprimée du samedi 2 juin dernier, le directeur régional de la police, Siaka B Sidibé, a animé un point de presse afin d’apporter quelques éclaircissements sur l’interdiction, le déroulé et le bilan de la marche, notamment sur les dégâts engendrés par les échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre. C’était dans locaux de la Direction régionale de la police, en présence des directeurs régionaux de la Protection civile et de la Garde nationale.

Le week-end dernier a été marqué par les évènements néfastes qui ont marqué la marche de l’opposition républicaine réclamant des élections présidentielles libres et transparentes. Une manifestation pacifique qui a été réprimée par les forces de l’ordre car interdite par le gouvernement malien pour des raisons d’état. Quelques heures après l’avortement de ladite marche, le commissaire divisionnaire, Siaka B. Sidibé, non moins directeur régional de la police de Bamako, lors d’un point de presse, a apporté des explications sur la répression de la marche qui a enregistré de nombreux blessés et des dégâts matériels importants.

Dans un premier temps, M. Sidibé dévoile les contours de l’interdiction de la manifestation : “Nous avons reçu une lettre de la part du chef de Cabinet du chef de file de l’opposition, pour la Coalition pour l’alternance et le changement, nous demandant 302 agents en vue de couvrir une marche prévue pour le 2 juin 2018. Aussi, au moment où on s’apprêtait à dégager les effectifs, nous avons reçu une lettre venant du gouverneur du district de Bamako qui informait la Coalition pour l’alternance et le changement et nous demandait de prendre les dispositions pour empêcher la marche car elle était interdite. C’est ainsi que j’ai bien voulu répondre à la lettre du chef de Cabinet du chef de fil de l’opposition en lui faisant remarquer que nous avons reçu une lettre du gouverneur du district qui est notre autorité administrative compétente en matière de maintien d’ordre. Pour lui faire savoir que c’est la raison pour laquelle nous n’étions pas en mesure de satisfaire à leur demande” explique-t-il.

A l’en croire, les forces de l’ordre ne couvrent pas une marche interdite. “Nous avons donc, en tant que force de sécurité, la responsabilité de l’empêcher. Pour cela, nous avons mis en place un dispositif pour protéger les coins sensibles, l’itinéraire pour qu’il ne soit pas encombré et les populations qui ne sont pas concernées par cette manifestation” a-t-il ajouté, avant de préciser que des jets de pierres, des bousculades, ont provoqué des échauffourées au cours desquelles “nos éléments ont utilisé les gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants qui étaient devenus très violents”.

Il a par ailleurs indiqué qu’au cours de ces échanges, des blessés ont été enregistrés. Selon lui, du côté des manifestants, on compte 15 blessés légers par inhalation de gaz lacrymogène. Parmi ces 15 blessés qui ont été admis immédiatement à l’hôpital par la protection civile, 10 ont été libérés après et 5 autres sont restés à l’observation. Quant aux forces de l’ordre, il a indiqué que 3 blessés dont un grièvement à la tête ont été enregistrés. Par rapport aux dégâts, du côté matériel, M. Sidibé affirme que les véhicules qu’ils ont engagé lors de l’opération ont été caillassés par les manifestants.

Toujours selon lui, les itinéraires sont ouverts à tout le monde, mais il y a une façon de les utiliser. Toutefois, le commissaire divisionnaire demande le minimum de crédit aux forces de sécurité. Il persiste et signe qu’une marche interdite est une marche interdite avant de préciser que s’il y a eu des comportements négatifs, cela est loin d’être la volonté des services qui ont été mis en place. Pour conclure, le directeur a lancé un appel à la population en l’invitant au calme, à la compréhension, à inscrire tous les actes dans le cadre du civisme et à aller dans le sens du dialogue.

Cependant, on est loin d’être sorti de l’ornière car l’opposition qui a fermement condamné cette répression violente des manifestants de la marche du samedi 2 juin par les forces de l’ordre, appelle à une nouvelle marche ce vendredi avec le même mot d’ordre et le même itinéraire.

Youssouf KONE

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