Suite à la dispersion de la marche de l’opposition républicaine et démocratique et de la Société civile à coups de gaz lacrymogène et de matraques, samedi 02 juin, les leaders politiques de l’opposition et la coalition pour l’alternance et le changement ont donné une conférence de presse le lendemain 03 juin à la Maison de la presse. Déplorer la répression de la marche du 2 juin 2018, en était l’objectif principal, en présence de plusieurs chefs de partis politiques, notamment Mamadou Igor Diarra, Mohamed Ali Bathily, Soumaïla Cissé...
Au cours de la marche, plus d’une trentaine de personnes ont été blessées et évacuées sur le CHU Gabriel Touré où elles ont été prises en charge par le service des urgences. Parmi lesquels, on peut citer Mohamed Ali Bathily, Mamadou Igor Diarra, tous anciens ministres du régime d’IBK. La marche pacifique réclamait l’organisation d’élections transparentes, libres et crédibles, et dénonçait par ailleurs les censures de l’Ortm.
Selon Cheick Sidi Diarra, un membre de la coalition pour l’alternance et le changement, le secrétaire général de Nations unis se dit préoccupé par l’évolution de la situation au Mali, et les violents affrontements déclenchés par la tenue de manifestation de l’opposition le 02 juin. Il a exhorté les acteurs politiques et la société civile à privilégier le dialogue pour maintenir un environnement propice à la tenue de l’élection présidentielle.
Le secrétaire général de l’Onu déplore l’interdiction par le gouvernement de la tenue de la manifestation par les partis de l’opposition. Il appelle également le gouvernement malien à assurer la protection des droits de l’homme fondamentaux, la liberté d’expression et la liberté de manifester pacifiquement, y compris dans le cadre de l’état d’urgence actuellement en vigueur.
«Du jamais-vu au Mali, depuis 1991 lors de l’avènement de la démocratie. Tabasser tout le monde, les leaders de l’opposition et même les journalistes venus couvrir ont été sauvagement bastonnés», s’étonnait de dire un manifestant «gazé» par les forces de l’ordre.
«Pour nous, il est extrêmement important de souligner ce qui s’est passé le 02 juin 2018. Des chefs de partis politiques et des députés avec des écharpes aux couleurs nationales ont été violentés. Face à ce drame, nous avons organisé cette conférence de presse pour déplorer ce geste odieux. Nous avons également décidé que personne enfreindra notre droit à la manifestation, à nos libertés», a assené de son côté Amadou Thiam, président du parti Adp-Maliba.
Pour Tièbilé Dramé, président du parti Parena, les chefs de partis politiques étaient délibérément ciblés. «Nous étions en train de parler avec le commissaire Tangara, qui dirigeait les opérations de 02 juin, que les policiers ont jeté le gaz lacrymogène. J’ai un sentiment de dégoût de voir des hommes qui ont participé au combat pour l’avènement de la démocratie, se transformer, le samedi 02 juin, en acteurs de fascisme rampant au Mali. Les chefs de partis politiques ont été frappés, gazés, molestés par les forces de l’ordre» a-t-il regretté.
Au cours de cette conférence de presse, l’opposition a rendu public un communiqué, lu par l’honorable Amadou Thiam, président de l’Adp-Maliba, qui invite tous les partis de l’opposition et tous les manifestants à sortir massivement, le vendredi 08 juin 2018 à 8h 30, pour réclamer une élection transparente et crédible, dénoncer les censures de l’Ortm, et manifester contre les violences policières.
Assétou Y. SAMAKE
Stagiaire
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