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L’œil du Reporter L’élection présidentielle est-elle mise à mal ?
Publié le dimanche 10 juin 2018  |  Le Reporter
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À deux mois de l’élection présidentielle, une manifestation pacifique des partis politiques et organisations de la société civile de l’opposition vient d’être réprimée de façon violente par les forces de l’ordre, après avoir été interdite par les autorités au prétexte de l’état d’urgence, le samedi 2 juin à Bamako. Les organisateurs ont alors décidé de programmer la marche le 8 juin prochain pour réclamer la transparence de l’élection présidentielle et la libération de l’Ortm. Ce climat politique tendu ne va-t-il pas mettre à mal l’élection présidentielle du 29 juillet ?

Dans quelques semaines, le Mali va organiser l’élection présidentielle pour élire un nouveau président de la République. Le processus électoral est en cours. Le collège électoral a été convoqué. La campagne pour le premier s’ouvre le 7 juillet. Le ministère en charge de l’organisation matérielle du scrutin a déjà rassuré que toutes les conditions étaient réunies aujourd’hui pour la tenue de l’élection du 29 juillet. Selon nos informations, le premier lot des cartes d’électeurs biométriques est arrivé et leur distribution doit commencer le 8 juin.

Tout allait bien jusqu’à ce samedi 2 juin où une marche pacifique de la coalition pour l’alternance et le changement, pour réclamer la transparence du processus électoral et la libération de l’Ortm, a été, dans un premier temps, interdite et réprimée de façon violente par le régime. Pourtant, les organisateurs de cette marche ont respecté les procédures administratives d’usage en la matière et à plusieurs occasions, des manifestations identiques, dont celle de la plateforme «Anté A Bana», se sont déroulées depuis plus d’un an sans aucun incident ; cette marche pacifique a été interdite et réprimée par les autorités, en raison de l’état d’urgence en vigueur.

Les autorités avaient-elles besoin d’interdire et réprimer cette marche ? Pourquoi l’ont-elles fait ? Les organisateurs sont-ils dans leur droit de manifester ? Les débats sont désormais ouverts. Chacun y va de ses commentaires. Mais, ce qui est sûr, ce que, selon bon nombre d’observateurs, le régime n’avait pas besoin d’interdire et de réprimer une marche pacifique des partis dans une démocratie et, de surcroît, à deux mois de la tenue de l’élection présidentielle.

Dans un communiqué, le secrétaire général adjoint de l’Onu, Farhan Haq, se dit préoccupé par les violents affrontements qui ont opposé, samedi, l'opposition aux forces de l'ordre. Il a appelé toutes les parties au calme et à la retenue et les exhorte à privilégier le dialogue pour maintenir un environnement propice à la tenue d’élections crédibles et transparentes.

Il déplore l’interdiction par le gouvernement de la tenue de manifestations des partis de l’opposition. Le secrétaire général adjoint de l’Onu a également appelé le gouvernement à assurer la protection des droits de l’homme fondamentaux et la liberté d’expression et de manifester pacifiquement, y compris dans le cadre de l’état d’urgence actuellement en vigueur.

Pour favoriser un climat de paix avant et après l’élection présidentielle, l’Etat doit se ressaisir, en bannissant toute répression dans son vocabulaire, qui risquerait de mettre à mal le processus électoral ou provoquer une crise postélectorale.

Diango COULIBALY
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