PolitiqueRéaction des leaders lors de la grande marche populaire du 8 juin 2018: «Nous marchons pour avertir le président de la République … des élections transparentes »
Le vendredi 8 juin 2018, une grande marche populaire organisée par la Coalition pour l’alternance et le changement (regroupant plus 122 partis politiques et d’associations) et la société civile a eu lieu dans la capitale malienne (Bamako) pour la tenue des élections régulières et pour l’accès égal pour tous à la télévision nationale (Ortm). Au cours de cette marche pacifique tenue dans la matinée, quelques leaders ont réagi à notre micro. Lisez !
Soumaïla Cissé, président-candidat de l’URD
‘’Nul ne pourra faire entrave à l’aspiration profonde du peuple souverain’’
Aujourd’hui, nous avons montré que nous pouvons manifester pacifiquement. Nous avons prouvé que nous sommes une opposition responsable, républicaine et démocratique. Merci pour cette grande mobilisation. Nous avons battu le pavé par dizaines de milliers, ce vendredi 8 juin 2018, pour exiger des élections libres et transparentes, un égal accès aux medias d’état, et pour dénoncer les coupures intempestives d’eau et d’électricité. L’alternance est en marche au Mali et aujourd’hui à travers votre détermination, vous avez démontré que nul ne pourra faire entrave à cette aspiration profonde du peuple souverain.
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L’honorable Kalilou Ouattara, député de l’Adp-Maliba
‘’Nous marchons pour avertir le président de la République … des élections transparentes’’
Je pense que la marche est un droit et on ne peut pas l’interdire. Si on dit de marcher, il faut informer les autorités et celles-ci doivent encadrer la marche. Ça c’est leur devoir. Cela dit, on n’a pas encore commencé la campagne, le président a monopolisé les médias publics, l’ORTM (Office des radiodiffusions télévision du Mali), et tous les jours, il est entrain de faire campagne et ça c’est inadmissible. Une des raisons pour lesquelles je marche pour dénoncer cette attitude du président. Et au-delà, l’avertir pour des élections transparentes et qu’il n’y ait pas de tricherie, parce que s’il y a tricherie, ça va se terminer comme ATT (Ndlr : l’ex président du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT) qui a laissé le pouvoir à cause du coup d’état du 22 mars 2012).
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Etienne Fakaba Sissoko, membre de la coalition pour l’alternance et le changement
‘’ Seule la lutte paye et le peuple s’est mobilisé pour exprimer son désir d’aller à des élections transparentes, crédibles et sécurisées’’
Le peuple a été réprimé, il s’est relevé. Les journalistes que vous êtes, vous avez été témoin de cela, vous avez été également agressés. Vous vous êtes relevés pour vous battre. Le peuple s’est levé, le peuple s’est battu et c’est le fruit de ce combat que nous assistons aujourd’hui pour dire tout simplement que seule la lutte libère, seule la lutte paye et le peuple s’est mobilisé pour exprimer son désir d’aller à des élections transparentes, crédibles et sécurisées pour que les changements tant promis par les gouvernants aux peuples deviennent enfin une réalité. Nous sommes aujourd’hui fiers de cette mobilisation, fiers de l’extraordinaire ferveur qui a accompagné ce mouvement, parce qu’au final, c’est la démocratie qui gagne, c’est la sérénité qui gagne. La peur a changé de camp, la crainte a changé de camp, et le 29 juillet prochain, la victoire sera certaine, nous vous le promettons. L’Ortm joue à un jeu dangereux. L’exercice de la démocratie exige l’équilibre entre les composantes, société civile, parti de l’opposition, parti de la majorité. Tous, nous devons accès aux medias d’état, malheureusement, nous assistons aujourd’hui à tout le contraire, le président de la République a eu 15 minutes pour s’exprimer lors de sa déclaration de candidature. Pourtant aucun candidat n’a dépassé 2 minutes 30 secondes à l’Ortm. C’est dommage et regrettable. Nous disons qu’il faut que tout cela change, et que la parole revienne au peuple.
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Nouhoum Togo, responsable du parti Pdes
‘’Nous pensons qu’avec Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons eu trop de difficultés et il faut obligatoirement sortir pour tourner la page’’
Le soir du 29 juillet 2018 à partir de 20 heures ou 21heures, il faut qu’on puisse avoir des résultats où il y a la satisfaction totale du peuple malien parce que le peuple n’inspire qu’au changement. 5 ans de contrat, IBK l’a eu avec le peuple malien. Les premières promesses de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), c’étaient la sécurité nationale, l’intégrité du territoire national, la sauvegarde de notre unité nationale, créer une armée capable de reconquérir et de s’imposer, faire en sorte qu’il y ait un dialogue social. Aujourd’hui, nous pensons qu’avec Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons eu trop de difficultés et il faut obligatoirement sortir pour tourner la page de l’histoire d’Ibrahim Boubacar Keïta. Deux objectifs principaux sont visés par cette marche : premièrement, tenir des élections crédibles, deuxièmement libérer l’Ortm pour que les gens puissent parler.
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Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, porte parole du CDR
‘’A bas les apatrides, A bas les incompétents, A bas les voleurs, vive la démocratie, vive le Mali ‘’
Nous souhaitons la bonne tenue des élections. Nous ne souhaitons pas de tricherie dans cette élection. Nous souhaitons que tous ceux qui sont en âge de voter puissent exercer leur devoir civique. C’est un combat d’idée et non un combat de forces. Nous sommes les Martin Luter King, nous sommes les Nelson Mandela. Nous agissons par la force des arguments. Nous demandons de l’eau, de la justice, du progrès, de la transparence, nous sommes un peuple civilisé, nous ne sommes pas des barbares ni des sauvages, nous avons une démocratie, une nation noble, paisible, une nation de grandeur. A bas les apatrides, A bas les incompétents, A bas les voleurs, vive la démocratie, vive le Mali.