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Mali : l’économie au tableau d’honneur, malgré tout
Publié le mardi 12 juin 2018  |  Jeune Afrique
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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En dépit des défis sécuritaires persistants, Bamako a réussi à préserver ses atouts : une croissance solide et un climat des affaires parmi les meilleurs de l’Uemoa.

Oublions les attaques terroristes à répétition, les réformes qui tardent, une équation électorale à beaucoup d’inconnues… pour constater que la situation économique du Mali s’est nettement améliorée depuis 2012. La croissance se maintient. Certes, depuis les 7 % enregistrés en 2014, elle s’est tassée doucement pour atteindre 5,3 % en 2017, et tout laisse à penser qu’elle se stabilisera autour de 5 % cette année. La production minière a bénéficié de cours plus favorables sur les marchés. L’agriculture a profité de l’extension des superficies cultivées et de bonnes conditions climatiques qui ont favorisé aussi bien le coton que les cultures vivrières. Cela a contribué à tasser l’inflation annuelle au-dessous de 2 % et à conforter la demande.

LES TRANSFERTS D’ARGENT DES MALIENS EXPATRIÉS ONT DÉPASSÉ LE MILLIARD DE DOLLARS EN 2017

Du côté des comptes publics, les résultats sont satisfaisants. « Le Mali est plutôt bien placé comparé aux autres pays membres de l’Uemoa, analyse Clément Gillet, économiste à la Société générale. Avec 2,9 % de déficit public en 2017 rapporté au PIB, il se classe juste derrière le Togo et la Guinée-Bissau. Sa dette publique est la plus faible de l’Union (35 % du PIB). Certes, son déficit courant est élevé, mais il n’est pas catastrophique. Notons que, pour la première fois, les transferts d’argent des Maliens expatriés ont dépassé le milliard de dollars en 2017. »

La gouvernance s’améliore. Dans son index de l’attractivité minière pour les investisseurs, le Fraser Institute classe le Mali dans les trois premiers pays du continent derrière le Ghana, mais devant le Botswana, le fort en thème africain, avec son code minier des plus efficaces.

Pour traquer la corruption, la déclaration obligatoire du patrimoine des responsables publics devrait entrer en vigueur dans les prochains mois. Après bien des tergiversations sur le nombre des assujettis et sur les éléments du patrimoine à prendre en compte, le gouvernement et les syndicats sont tombés d’accord : 1 479 personnes seront bientôt appelées à déclarer régulièrement leurs biens.

En matière de climat des affaires, le Mali est plutôt bien placé au sein de l’Uemoa, à la troisième place, juste derrière la Côte d’Ivoire et à égalité avec le Sénégal. On peut y créer une entreprise en trois jours, et il est prévu que l’impôt sur les sociétés baisse de 35 % à 25 %. À la fin de l’année 2017, Boubou Cissé, le ministre de l’Économie et des Finances, a annoncé que le gouvernement comptait fusionner certains prélèvements sur les salaires et en réduire le taux.

Un budget tourné vers l’avenir
Le futur semble ainsi s’annoncer sous d’heureux auspices. La représentante du FMI reconnaît que « tous les critères de performances du programme [avec le FMI] à fin décembre 2017 ont été atteints et [que] tous les indicateurs quantitatifs ont été respectés ». Après un tel satisfecit, le 23 mai, le conseil d’administration du Fonds a débloqué une nouvelle tranche d’aide de 89,7 millions de dollars. Les organismes multilatéraux et bilatéraux d’aide s’en trouvent confortés dans leur volonté de soutenir un pays toujours convalescent.

On notera également que le budget de l’État est résolument tourné vers l’avenir. Alors qu’il était composé, dans un passé récent, à 80 % de dépenses de fonctionnement et à 20 % de dépenses d’investissements, les proportions ont aujourd’hui été amenées à 59 % pour le fonctionnement et à 41 % pour l’investissement, notamment dans les infrastructures routières et énergétiques, le développement des compétences ou l’aménagement de bassins hydroagricoles.


L’accroissement de la production d’or contribuera à soutenir ces efforts. La mise en exploitation ou l’extension des mines de Fekola, de Syama et de Yanfolila devraient gonfler de façon spectaculaire la production aurifère industrielle, qui tournait jusqu’à présent autour de 45 à 50 tonnes par an. Un bond appréciable, puisque l’or est le premier produit d’exportation et qu’il représente le quart des recettes de l’État.

Mais les projections ne peuvent aller plus loin que l’année en cours. « Nous avons fort peu de certitudes pour 2019 et 2020, souligne Clément Gillet. Tout dépendra de la situation sécuritaire. » L’issue de la course-poursuite entre développement et terrorisme promet de rester indécise encore longtemps.
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