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Soumaila Cissé: le guerre des chiffres
Publié le mardi 12 juin 2018  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Présentation des vœux de l’URD
Bamako. le 30 janvier 2018 Le Président du parti de l’URD Soumaïla Cissé a organisé une conférence de presse pour présenter ses vœux a la presse
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Le président fondateur de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et Chef de file de l’Opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE, a déposé, ce vendredi, son “dossier de candidature”, à la Cour Constitutionnelle, à Bamako, en vue de la présidentielle du 29 juillet.

Rendant public l’information, sur son compte Twitter, celui qui est censé avoir une expérience en matière de compétition pour Koulouba pour y avoir pris part par deux fois écrit: « porté par l’URD et ses alliés, par des organisations de la société civile et par des millions de Maliens, sur notre sol comme à l’extérieur, souhaitant réaliser l’alternance, mon dossier de candidature a été déposé aujourd’hui à la Cour Constitutionnelle ».
Le rêve est-il interdit en politique ?
Comme le dirait l’autre : « on rêve avec les mots. Avec les chiffres, on compte ». Alors voyons ce que cela donne !
« Des millions de Maliens » ?

Peut-être ? Mais d’où sortent-ils ces « millions de Maliens » ? Les Maliens qui étaient sur le pavé en juillet 2017 contre le projet de Constitution ? A supposer qu’ils étaient tous là pour Soumi, ils étaient, un million, selon les estimations pompeuses des organisateurs.
Selon les données officielles (site de l’Institut national de la statistique), le Mali compte une population totale estimée à 15.839.538 habitants, Bamako compte 2.968.893 habitants.
Pour avoir mobilisé 1 million de personnes contre la Constitution, il aurait fallu que le tiers de Bamako se soit mobilisé sur l’Avenue de l’Indépendance… Etait-ce le cas ? Mais bon, pour les Manifs, on est toujours et partout dans de la guerre des chiffres. Une guerre des chiffres qui fera dire à Soumi et ses partisans qu’ils ont rassemblé 80.000 personnes dans un Stade du 26 mars de 55.000 places.

Sous les tropiques, ici au Mali singulièrement, les politiques sont moins loquaces sur le nombre de leurs adhérents. Soumi, comme les autres chefs de Partis qui ne comptent et ne communiquent jamais sur le nombre de leurs militants, pensent toujours que la majorité des Maliens leur sont acquis. Est-ce donc étonnant de voir Soumi penser que sa candidature est portée par « des millions de Maliens »! Arithmétique politique ?
Les chiffres sont comme les gens. Si on les torture assez, on peut leur faire dire n’importe quoi. Sauf que selon la sagesse chiraquienne : « une élection présidentielle ne relève pas d’une simple arithmétique électorale, mais d’une alchimie entre un homme et un peuple. » Pour Soumi, Champion, quel a été jusqu’ici le résultat de cette alchimie?
Jamais il n’est parvenu à réunir son nom 1 million de voix sur les millions de Maliens (15-20) que compte le pays. En 2002, malgré « la manipulation frauduleuse des résultats chiffrés du vote », il n’avait que 333.525 voix au premier tour et 498.503 voix au second tour. En 2013, au premier tour, il a obtenu 582.127 voix et au second tour 679.258 voix. Jusqu’ici il lui manque encore des centaines de milliers de voix pour atteindre le seuil fatidique : 7 chiffres.
L’ignore-t-il ? Non, après deux échecs, Soumi qui joue sa dernière carte, au regard de son grand âge, fait plus les effets d’annonce dans la guerre des chiffres par anticipation. Ces différentes annonces, en décalage total avec la réalité, procèdent, à notre avis, de la préparation de l’opinion à la contestation des résultats. Or, malheureusement, la Majorité tétanisée par la « violence verbale » de l’adversaire ne réagit pas et les autres composantes de l’Opposition et de la Société civile (qui ont aussi des militants et adhérents, sinon plus que l’URD), instrumentalisées pour les besoins de la cause, comme des moutons de Panurge, se rendent naïvement complices de la plus grosse escroquerie électorale jamais mise en chantier dans notre pays.
A notre analyse, contre la vérité des urnes, il n’est pas exclu que Soumi se dresse. Encore, cette fois encore, comme tout mauvais perdant.

Par Bertin DAKOUO
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