L’avènement d’une troisième voix sur la scène politique, à quelques encablures de la présidentielle, est en passe d’ouvrir une vicieuse brèche pour de nouvelles contestations de la loi électorale modifiée. Il s’agit notamment des signataires de la nouvelle plateforme politique « Les Bâtisseurs», qui ont profité de leur lancement, vendredi après-midi, pour donner de la voix sur ce qu’ils considèrent comme une injustice des dispositions afférentes au scrutin présidentiel : le droit exclusivement réservé à l’opposition et à la majorité de disposer d’assesseur dans chaque bureau de vote. Pour Moussa Sinko, Modibo Sidibé, Me Tall, Housseini Amin Guindo et compagnie, la présidentielle est plus une affaire d’individu intitu-personé que d’obédience partisane. Il n’y avait donc pas lieu d’introduire dans la loi électorale une disposition dont l’application – en plus de prêter à confusion – peut se heurter à un manque d’homogénéité de chaque camp concerné et aux plausibles divergences d’intérêts des différentes composantes en leur sein. En clair, l’opposition et la majorité ne sont guère les seuls protagonistes d’une présidentielle, soutiennent les Bâtisseurs en réclamant que le tort soit réparé. A noter qu’ils avaient toute latitude de poursuivre la loi devant les hautes juridictions compétences, surtout qu’elle instaure un bipartisme de fait à la constitutionnalité discutable. Elle fausse les principes du multipartisme intégral prôné par la loi fondamentale
En cas de carence d’assesseurs, place au droit à la suppléance de l’Etat
C’est Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales qui l’a tranché, jeudi, lors de sa rencontre avec les organisations de la société civile. Tout en présentant comme une avancée la modification de la loi relative aux assesseurs de l’opposition et de la majorité. En réponse aux inquiétudes soulevées par ses interlocuteurs quant à l’éventualité d’une carence d’assesseur pour l’un ou l’autre des deux principaux protagonistes, le ministre a été catégorique : l’administration jouira aussitôt de son droit à la suppléance. Ce schéma, selon toute évidence, ne figure nulle part dans les dispositions de la loi, mais il s’agit d’un principe administratif ancré. Il n’en demeure pas qu’il pourrait engendrer des motifs de contestation des nombreux les bulletins de vote dépourvus de la signature d’assesseurs comme l’exige la loi. Pour ce qui est des difficultés pour les camps respectifs à s’accorder sur les assesseurs devant les représenter, le ministre aime rappeler que c’est le même principe qui a prévalu à l’installation de la CENI.
La Rédaction