NOUS ALLONS CHERCHER À PRÉSENTER UNE CANDIDATURE UNIQUE. SI NOUS Y PARVENONS, TANT MIEUX
Vous faites partie de la « Convention des bâtisseurs ». Où en sont les discussions sur un regroupement des candidatures ? Seriez-vous prêt à vous désister au profit d’un autre ?
Nous avons accepté d’être membre de cette convention car nous sommes prêts à des concessions. Ce groupe présente deux avantages : mutualiser nos moyens et montrer aux Maliens que la vie politique ne se résume pas seulement au clivage majorité contre opposition. Nous voulons faire entendre une nouvelle voix. Voilà l’intérêt majeur des « Bâtisseurs ». Nous allons chercher à présenter une candidature unique. Si nous y parvenons, tant mieux. Mais si nous n’y parvenons pas, cela ne nous empêchera pas de proposer une nouvelle offre politique aux Maliens.
Si IBK se retrouve au second tour contre un opposant, que ferez-vous ?
Si nous avons des élections justes et transparentes, IBK ne sera pas au deuxième tour. Cette question ne se pose donc pas.
Êtes-vous satisfait de l’organisation du scrutin jusqu’à présent ?
Il y a beaucoup d’inquiétudes et nous essayons d’être vigilants. Nous souhaitons avoir des élections les plus justes possible, mais aujourd’hui nous ne pouvons pas faire confiance au gouvernement. Pendant cinq ans, il n’a montré aucune volonté réelle d’aller vers des élections transparentes.
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Que reprochez-vous à IBK ?
Nous lui reprochons d’être à la tête d’un système qui n’arrive plus à résoudre les problèmes des Maliens. L’équipe au pouvoir n’arrive pas à apporter des solutions à la crise que traverse le Mali. Or notre pays n’est pas condamné à rester englué dans cette crise.
Quelles seraient vos premières mesures si vous êtes élu président ?
Je rassemblerai les Maliens. Je formerai un gouvernement d’union nationale, pour permettre à l’ensemble de nos compatriotes de se retrouver dans notre projet de transformation de la société. Notre vision est de faire un Mali de tous les Maliens, pour tous les Maliens, et avec tous les Maliens.
SI LE RETOUR D’ATT PEUT AIDER À APAISER CERTAINES TENSIONS, IL FAUT LE PRENDRE EN COMPTE
Que pensez-vous du sort réservé à Amadou Haya Sanogo ? Aimeriez-vous le voir libéré ?
Nous faisons entièrement confiance à la justice malienne. Pour le reste, je peux juste vous dire qu’Amadou Haya Sanogo est un ami.
Êtes-vous favorable au retour au Mali d’Amadou Toumani Touré, que vous avez renversé par la force en 2012 ?
Toute action qui peut contribuer à la réconciliation nationale est positive. Si le retour d’ATT peut aider à apaiser certaines tensions, il faut le prendre en compte.
Vous êtes général démissionnaire des Forces armées maliennes. Quel regard portez-vous sur l’état de l’armée nationale ?
Cinq ans après l’arrivée d’IBK, la restructuration de notre armée reste très timide. Nous avons de grosses difficultés au niveau du commandement. La corruption s’est installée au sommet de l’État. L’armée sert aujourd’hui de vache à lait aux hommes politiques. Cela ne permet pas d’obtenir des résultats sur le terrain. Il faut lutter contre cette corruption, tant au niveau des militaires que des politiques qui commandent l’armée. Sans cela, il sera difficile d’entamer un vrai processus de restructuration.