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Mariage religieux : Récupération !
Publié le lundi 18 juin 2018  |  L’aube
Prière
© aBamako.com par A S
Prière à la Grande Mosquée de Bamako à l`occasion de la fête de Tabaski
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA a participé à la prière à la Grande Mosquée de Bamako à l`occasion de la fête de Tabaski 2017.
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Le Conseil des ministres à peine terminé, les «petites mains » se sont mises à tricoter sur les réseaux sociaux et les portails d’informations ce qui ressemble à un gros mensonge d’Etat. « Le président candidat IBK autorise le mariage religieux », « IBK soulage mes musulmans », « la loi malienne reconnaît enfin le mariage religieux ». Les lecteurs avaient l’embarras du choix des titres tendancieux.

Ce régime s’est installé dans un tel pillage systématique de l’héritage du Président ATT qu’il ne recule désormais devant aucun montage grossier. Ce Communiqué du Conseil des ministres est une pauvre tempête dans un verre d’eau. Tout est résumé dans le l’avant-dernier paragraphe du texte : « Le présent projet de décret est initié pour expliciter [souligné par nous] certaines dispositions du Code des personnes et de la famille.

Le Code en question a été adopté par la Loi n°2011-087 du 30 décembre 2011 quand le président sortant n’était que simple député à l’Assemblée nationale. Il serait même utile de savoir si l’honorable député Ibrahim Boubacar Keita avait pris part au vote de ladite Loi qui le préoccupe tant aujourd’hui à quelques encablures de l’élection présidentielle du 29 juillet. Les imams et les fidèles du pays n’ignorent rien de la tenue des registres de célébration dans les Mosquées et donnent acte aux mariés de leur union à charge pour ces derniers d’aller le faire constater par le Maire ou l’officier d’État civil en charge.

La réalité est têtue ; elle ramène le communiqué du Conseil des ministres à un tintamarre autour d’un simple « imprimé-type ». Document important, certes, pour harmoniser la transcription des actes, mais d’une banalité affligeante en termes de portée politique.

Mais la chasse aux voix musulmanes excuserait de prendre quelque liberté avec la vérité. Le Chérif de Nioro et Mahmoud Dicko ont passé le stade de la défiance vis-à-vis du pouvoir, ils sont dans une démarche de rupture et d’hostilité à la réélection du président sortant. Le régime veut brouiller les cartes. Il mobilise les seconds couteaux pour faire la publicité autour d’une décision politique qui date de 2011.

Cette vraie fausse annonce a été précédée par la sortie incendiaire d’un animateur radio, manifestement commis pour salir le président du Haut Conseil islamique quitte à allumer la mèche d’une guerre entre différentes sensibilités au sein de l’islam malien.

La calinothérapie pour l’électeur musulman n’a pas épargné l’appareil productif. La journée du lundi 09 juin a été déclaré fériée pour cause de Leylatoul Kadr, faute de pouvoir décréter la nuit de la Révélation chômée et payée. Boua toujours soucieux du confort de l’électeur musulman éprouvé par 29 jours de jeûne lui fait grâce de la journée du vendredi, lendemain de la fête de Ramadan, réduisant la semaine de travail à deux jours ! Qui dit mieux ?

Pour un président qu’on dit serein et assuré de sa réélection, ces annonces en cascade non sans ostentation traduisent plutôt une certaine fébrilité. Il est loin le temps de l’idylle entre le candidat IBK et le gratin des chefs religieux musulmans.

Sory I Sissoko

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