Selon le récent rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Mali, pendant la période considérée, la MINUSMA a recensé 344 violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, lesquelles ont concerné au moins 475 victimes, contre 133 cas et 483 victimes au cours de la période précédente.
Parmi ces cas de violations des droits de l’homme, 239 exécutions extrajudiciaires ou autres exécutions arbitraires, 25 enlèvements ou disparitions forcées, six cas de torture ou de mauvais traitements et 42 détentions illégales ont été signalés.
Selon le même rapport, des membres des Forces de défense et de sécurité maliennes ont été mises en cause dans 58 cas de ces violations. Les groupes ayant signé l’accord d’une part, et ceux ne l’ayant pas fait ou qui sont des groupes dissidents, d’autre part, ont respectivement été responsables de 43 et 105 cas d’atteintes aux droits de l’homme. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et d’autres groupes similaires ont été responsables collectivement de 138 cas, dont 90 % se sont produits dans les régions de Ménaka, Mopti et de Ségou. En outre, deux cas de violences sexuelles liées aux conflits ont été recensés dans la région de Gao.
Le rapport note également que le 19 mai, des éléments des forces armées maliennes sous le commandement de la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel auraient tué au moins 12 civils au cours d’une opération menée en représailles au meurtre d’un de leurs éléments à Boulikessi, dans la région de Mopti : « À la demande du chef d’état-major de la Force conjointe, la Mission aide la Force conjointe à enquêter sur ces faits sur le terrain. Le 9 mai, le Premier ministre a réaffirmé que le gouvernement ne tolérerait aucune exaction contre la population civile ».
La MINUSMA a également enquêté sur des allégations de violations graves des droits de l’homme qui auraient été commises par la coalition du Mouvement pour le salut de l’Azawad et le Groupe d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés dans la région de Ménaka, à la frontière avec le Niger. Elle a conclu qu’au moins 143 civils avaient été tués par des groupes armés, que des maisons avaient été incendiées et que des centaines de personnes avaient été déplacées de force, dont 695 personnes en provenance des villages d’Aklaz et d’Awakassa.
Pendant la période à l’examen, plus de 640 personnes ont comparu devant la Commission vérité, justice et réconciliation. Le 30 mai, la Commission a signalé qu’elle avait reçu au total 8 273 dépositions depuis le 3 janvier 2017. Toutefois, aucun progrès n’a été réalisé dans le procès Sanogo et dans les procès des auteurs présumés des violences sexuelles liées au conflit commises en 2012 et 2013.
Au cours de la période considérée, la MINUSMA a jugé que le niveau de mise en œuvre de la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme au Mali était relativement faible, étant donné qu’environ un cinquième seulement des mesures recommandées pour atténuer le risque de violations avaient été mises en oeuvre par les entités concernées. Parmi ces mesures, on peut notamment citer l’ouverture d’une enquête à Tombouctou dans une affaire de violences sexuelles et d’une autre à Bamako dans un cas d’exécution sommaire, ainsi que le renvoi de deux membres du site du Mécanisme opérationnel de coordination à Gao.
En mars et en avril, la Mission a dispensé des cours de formation sur divers sujets : formation aux droits de l’homme à l’intention de 352 membres des forces armées maliennes, de la gendarmerie et de la police ; formation à la protection de l’enfance à l’intention de 35 membres des forces armées maliennes ; formation au suivi et au signalement des violations graves commises contre des enfants en période de conflit armé à l’intention de 27 partenaires nationaux et internationaux ; formation à la prise en charge et à l’orientation des victimes de violence sexuelle à l’intention de 14 responsables de la coordination des questions d’égalité des sexes de la police nationale.