Une femme d’affaires malienne, Kanté Diébou Ndiaye, s’est lancée lundi dans la course à l’élection présidentielle du 29 juillet, où elle affrontera une vingtaine d’hommes, afin de sortir les femmes de leur « isolement » dans ce pays du Sahel.
Ppour sa part, un ancien Premier ministre (avril 2014-janvier 2015) du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, Moussa Mara, qui avait annoncé sa candidature en avril, s’est désisté ce week-end pour « donner une véritable chance à l’alternance ».
Jusqu’ici proche d’un bloc indépendant dit des « bâtisseurs » – affilié ni au principal parti d’opposition, ni à la mouvance présidentielle -, M. Mara s’est rallié à un ancien chef de gouvernement de transition, Cheick Modibo Diarra (avril-décembre 2012), un astrophysicien de 66 ans.
« Je suis candidate parce que je suis révoltée. Les hommes qui sont là ne pensent qu’à eux-mêmes, pas au pays », a déclaré à l’AFP Kanté Diébou Ndiaye, 55 ans, alors que les principaux candidats, dont M. Keïta, se mettent en ordre de marche, à moins de trois semaines de l’ouverture de la campagne officielle, le 7 juillet.
Jusqu’ici peu connue du grand public, active notamment dans le secteur immobilier, Mme Ndiaye a fait fortune en Centrafrique, où elle était proche de l’ancien président François Bozizé et de son épouse, a-t-elle précisé.
Rentrée au Mali il y a une dizaine d’années, elle se dit « préoccupée » par la condition de ses « soeurs maliennes ». « Les femmes au Mali sont isolées parce qu’éloignées de la politique. Or, aujourd’hui, il n’y pas de différence entre un homme et une femme. Ce que l’homme peut faire, la femme peut le faire ».
Une semaine après la destruction de milliers de cartes d’électeurs lors d’affrontements dans une région aurifère de l’ouest du pays du pays, à Kéniéba, le chef de l’Etat a déclaré que celles-ci seraient « vite remplacées malgré tout ce que cela coûte à l’Etat ».
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Malgré un accord de paix signé en mai-juin 2015, les violences ont persisté et se sont propagées depuis du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.