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Sécurité des administrateurs civils : Deux syndicats adressent une lettre de protestation au gouvernement malien
Publié le mardi 19 juin 2018  |  Le Républicain
Les
© Autre presse par DR
Les communautés d’Aglal œuvrent pour la paix
Aglal, un village reculé de la Commune de Lafia a reçu la visite le 23 janvier 2018, la visite du Gouverneur de Tombouctou et du Chef du bureau de la MINUSMA.
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Les comités exécutifs nationaux du Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali (SYNAC) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT) ont remis, le lundi 18 juin 2018, une déclaration conjointe de protestation au ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, à l’attention du gouvernement de la République du Mali. Dans cette déclaration, les deux syndicats dénoncent avec force les actes odieux et mauvais traitements infligés aux représentants de l’Etat et demandent par conséquent la sécurité et la protection des représentants de l’Etat.

De 2014 à nos jours, les représentants de l’Etat sont parfois victimes de menaces, d’attaque, d’assassinat, d’enlèvement et de relèves arbitraires dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Dans leur déclaration, le secrétaire général du SYNAC, Ousmane Christian Diarra, fait allusion à la multiplication des menaces, notamment l’assassinat des préfets, préfets-Adjoints et sous-préfets à Kidal le 17 mai 2014.

La déclaration rappelle aussi l’attaque ciblée contre le sous-préfet de Ouinerden le 29 mai 2018, les relèves arbitraires des préfets de Kolondièba et Koro, les enlèvements du sous-préfet de Hombori le 26 avril 2018, du préfet de Ténenkou et de son chauffeur le 8 mai 2018, les destructions de lieux de travail, de domiciles et de biens personnels des représentants de l’Etat à Kéniéba et Kani-Bonzon le 11 juin 2018.

La déclaration souligne que les représentants de l’Etat ont payé un lourd tribut dans toutes les crises et rébellions qu’a connues le Mali ; l’engagement sans faille des administrateurs civils dans le renforcement de l’autorité de l’Etat et de l’unité nationale, parfois dans des conditions infrahumaines ; les pressions politiques et sociales de toutes sortes pour briser la carrière et le moral des représentants de l’Etat ; l’accroissement des pratiques de substitution de pouvoir des autorités traditionnelles et certaines composantes de la société civile (organisations des jeunes et des chasseurs) aux attributions des représentants de l’Etat ; le principe statutaire selon lequel l’Etat est tenu de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, les préjudices qui en résultent.

Les deux syndicats dénoncent avec force des actes odieux et mauvais traitements infligés aux représentants de l’Etat et demandent par conséquent au gouvernement de la République du Mali « d’user de tous les pouvoirs à lui conférés par les textes pour assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat ; d’entreprendre toutes actions urgentes pour la libération du préfet de Ténenkou et de son chauffeur ; de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leur fonction ; d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique et d’informer régulièrement le SYNAC et le SYLTMAT des actions entreprises dans ce sens ; de redéployer, sans délai, les représentants de l’Etat arbitrairement relevés de leurs postes ; de traiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions ; de rappeler aux autorités traditionnelles et aux organisations de la société civile les limites de leurs interventions dans la gouvernance territoriale ; d’affecter, en relation avec le ministre chargé de la Sécurité, une garde rapprochée à chaque représentant de l’Etat à domicile et au service. »

Moussa Dagnoko
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