Les jeunes de la Coalition pour l’alternance et le changement étaient face à la presse le 19 juin pour demander la libération de Lassana Sylla, arrêté à Bamako, et la quarantaine de manifestants arrêtés à Kéniéba qui pleure une mort en détention. « Il n’y a pas pire souffrance pour un chef de famille que d’humilier sa femme devant lui. A Kéniéba, les forces de l’ordre sont entrés dans les familles pour brutaliser des femmes ; ils ont infligé des traitements humiliants à des chefs de famille jusque dans leurs foyers », a dénoncé Mme Wadidjé Founè Coulibaly, membre du mouvement Debout sur les remparts.
Pour Founé Coulibaly, tout ce que Lassana Sylla a fait est d’avoir ramassé le bouclier et la matraque du jeune policier tombé d’un véhicule des policiers qui ont réprimé la marche du 2 juin. « Au contraire nous, nous sommes des héros parce que nous avons secouru le jeune policier qui a été abandonné par les siens. Nous avons fait en sorte qu’il soit transporté à l’hôpital pour être soigné comme il faut. Par contre les policiers ont laissé Etienne inconscient sans le secourir, c’est nous qui avons appelé les secouristes», a commenté Wadidjé Founè Coulibaly.
Lassana Sylla, membre de la jeunesse de la Coalition, a été arrêté pour son appartenance à l’opposition, selon ses camarades. « Nous pensons que c’est un détenu politique et pas un détenu de droit commun. A la police, on nous a dit que c’est une affaire banale et qu’il sera libéré s’il ramène le bouclier et la matraque du policier qui est tombé du véhicule», a expliqué Etienne Fakaba Sissoko, un activiste de la société civile.
Mais Etienne soutient qu’il y a d’autres problèmes au-delà de l’arrestation de Lassana Sylla et celle des manifestants de Kéniéba. « Il y a une chasse à la sorcière contre tous ceux qui s’opposent au régime d’IBK. Vous avez tous vu les images qui montrent comment ils sont allés dans les familles à Kéniéba pour humilier les chefs de familles et même des femmes. Chaque fois que les gens sont sortis pour revendiquer leurs droits ils ont été réprimés », a poursuivi Etienne.
Un pool d’avocat est en train d’être mis en place pour défendre les manifestants qui ont été arrêté à Kéniéba, selon les conférenciers. Par contre, a indiqué Ibrahima Kébé l’Africain, les jeunes de la Coalition sont en train d’informer toutes les organisations de défense des droits de l’homme au Mali comme à l’étranger pour défendre les gens de Kéniéba dont un est mort en détention à Kayes. La victime a été enterrée sans l’autopsie demandée par les défenseurs des droits de l’homme.
Dans une déclaration lue par Abdramane Diarra, président des jeunes URD, la Coalition demande la libération immédiate des détenus. Par ailleurs, il a lancé un appel à tous ceux qui défendent la démocratie de bien vouloir s’associer à leur cause pour que le Mali ne tombe pas de nouveau dans la dictature.