Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, est-il un mauvais élève ? Cette question a son pesant d’or dans le contexte actuel de la manière où le pays est très mal géré. Nous entendons par mauvais élève celui-là qui oublie vite les leçons enseignées par ses professeurs.
En effet, voici trois petites leçons que nos anciens avaient enseigné au président IBK la veille du 4 Septembre 2013 au moment où il s’apprêtait à exercer le pouvoir que vient de lui confier le peuple malien :
Ne fait pas du pouvoir une ceinture. L’exercice du pouvoir allant de pair avec l’embonpoint, la ceinture risque au bout d’un moment de disparaitre entre les plis gras de ta chair. Question : Si cela arrivait, que serait-on obligé de faire le jour où on veut t’enlever le pouvoir, c’est-à-dire cette ceinture que tu as laissé perdre dans tes chairs ?
Le pouvoir ne t’ai jamais donné, il t’est toujours prêté. Souviens-toi que tu devras rendre un jour ce qui t’a été que prêté
Trois conseillers te seront indispensables : un ami de très longue date qui te dit les vérités, même les plus désagréables ; un fils du peuple qui te ramène à l’essentiel des vœux du peuple ; un spécialiste des politiques de développement. Assure-toi qu’aucun de ceux-ci n’a d’ambitions personnelles sur le plan politique, et travaille avec eux comme cabinet (fantôme ?). Difficile à avoir, courageux à supporter, mais bien utile.
Le très mauvais élève IBK n’a pas pris ces trois leçons qui lui ont été enseignées par ses maitres. Dès son accession au pouvoir, il a oublié la grande confiance que les Maliens ont placé sur sa personne. Comme priorité à droite, c’est un avion présidentiel avec des voyages qui ont battu tous les records mondiaux, mais sans aucun résultat. À gauche, ce sont des scandales de nominations des parents proches à des postes. Sur ce fond, IBK et son équipe ne manquent pas de passer quelques fois des offensives verbales arrogantes contre ceux qui osent donner de la voix pour formuler des critiques. Dans une atmosphère d’insouciance ou d’incompétence, lentement et presque surement, le pays s’est plus enfoncé dans une crise et dans des violences. L’administration a fui bien des localités au nord et même le centre du pays laissé à la merci des jihadistes, des soldats et combattants tués se comptent par centaines. Et du coup, le Mali ressemble à un navire abandonné à son sort, dont le capitaine continue de déguster ses rêves des fastes du pouvoir. Le pays se désintègre progressivement, même scénario qu’en 2012. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne qu’il n’existe d’Autorités publiques (donc d’État) pour l’instant que dans une partie de la région de Ségou et Mopti, dans le district de Bamako, dans les régions de Sikasso, de Koulikoro et de Kayes, mais pour combien de temps. Autrement dit, une partie de la région de Ségou et une partie de la région de Mopti, et le reste du Nord et Nord-Est échappent au contrôle de l’État. Il ne se passe pas un jour si un pan du territoire national n’est occupé par des conquérants, des rebelles déguisés en djihadistes.