Pour mettre fin au conflit à Koro, les autorités maliennes créent un camp de cantonnement. La première cible : la milice “Dogon Amassagou“.
Pourquoi un site de cantonnement à Koro maintenant ? C’est une autre interrogation après l’annonce par le chef de l’Etat à de la création de deux nouveaux camps de cantonnement à Koro à l’occasion des trois ans de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation. IBK confirmait ce qui a été longtemps murmuré dans le milieu communautaire.
Pourtant, il y a quelques mois, Koro n’était pas la cible du processus de désarmement en rapport avec le processus de paix.
Pour nombre d’observateurs, la décision de mettre en place un camp de cantonnement à Koro s’explique par le fait que l’Etat veut étouffer les ardeurs des milices armées qui opèrent dans la zone. En particulier, on évoque le cas de Dana Amassagou devenu depuis quelques jours “Dogon Amassagou”. Une milice qui se veut protectrice des communautés Dogon de la 5e région. Sinon l’on peut bien se demander sur quels critères les combattants seront choisis dans cette partie du pays qui n’a pas véritablement connu la rébellion armée ?
L’Indicateur avait raison
Dans un articlé datant du 9 mai 2017, votre journal “L’Indicateur du renouveau” avait fait cas des nombreux blocages qui freinaient l’effectivité du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DRR). Nous nous sommes interrogés également sur la pertinence des deux nouveaux camps de cantonnement à Douentza et à Ténenkou, tous de la région de Mopti.
Par exemple, nous dénoncions le travail des réseaux mafieux qui opèrent dans le processus de DDR, notamment la construction inattendue des deux camps dans la région de Mopti. Dans cette affaire, nous évoquions aussi un pacte qui serait conclu entre les groupes armes du Nord et ceux du Centre. Et même les groupes terroristes ne semblent pas être exclus dans ces réseaux mafieux bien organisés autour du DDR.
Aujourd’hui, nous nous posons encore la question sur la volonté des pouvoirs publics d’ajouter la localité de Koro. Il y a véritablement des non-dits dans cette histoire qui commence à prendre les allures d’un phénomène contagieux dans le Nord et le Centre du Mali. A la seule différence que dans le nord, le mal est connu : le prétexte de rébellion alors que le centre l’on cherche encore à mettre le curseur sur le problème. La création d’un site de cantonnement peut-être un début de solution.