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Edito : la jeunesse de Mopti au front pour sa survie
Publié le vendredi 22 juin 2018  |  Le Pays
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‘’Mieux vaut tard que jamais’’, l’adage vient d’être appliqué à la lettre par des jeunes de la région de Mopti regroupés au sein d’une grande plateforme dénommée ‘’Sauvons Mopti’’. L’initiative est partie d’une rencontre qui a eu lieu à la bourse du travail en début de semaine. Ces jeunes au regard de l’état de dégradation critique du climat sur leur terre d’origine ont décidé de se battre pour leur propre survie. Ils n’ont plus espoir sur l’Etat, sur la communauté internationale mais aussi sur les cadres de la région.

La région de Mopti est une partie intégrante de la zone rouge depuis belle lurette mais elle a toujours été injustement omise s’agissant de l’assistance apportée aux zones touchées par la crise du Mali. Au beau milieu du sud et du nord, depuis 2012-2013, les caravanes humanitaires traversaient cette région de Mopti à destination des régions du nord. Ses enfants touchés par la crise n’avaient droit à rien. Et pourtant le monde entier se rappelle que c’est à la porte d’entrée de la ville de Sévaré précisément à Konna que la France a stoppé l’avancée des djihadistes. La région malgré cet effort du colonisateur a payé un lourd tribut avec des attaques sporadiques un peu partout dans la contrée.

L’assistance négligée sur tous les plans donne place à la croissance de l’insécurité. Les terroristes sèment la terreur, l’Etat ne pipe mot à hauteur de souhait. Cette inaction donne naissance à l’amalgame et les conflits intercommunautaires s’embrasent. Des communautés s’accusent mutuellement. Dans un vacarme à résonance ‘’chasseur et gibier’’, voilà des fils d’un même terroir qui se tuent gratuitement. Le malheur, c’est le fait qu’une communauté se voit indexée de terrorisme ou d’être complice des terroristes.

Dans la plupart des zones touchées par cette situation, l’Etat n’existe pas. C’est la loi du plus fort. Cela a dangereusement impacté sur la cohabitation. Du coup, plus question d’économie car pas de pâturages, pas de foires, pas de travaux champêtres… qui sont des éléments clés de l’existence des populations de la 5e région.

Au regard de la situation qui va de mal en pis, la jeunesse de Mopti a pu transcender les égos afin de sauver la terre qui les a tout donné. Cette jeunesse qui vient de donner une lueur d’espoir à travers cet acte représente toutes les communautés qui vivent dans cette région. Elle a pour mission de suturer le tissu social et après s’attaquer aux maux qui rongent la société.

Elle peut servir de support pour l’Etat malien et la communauté internationale afin d’instaurer l’autorité de l’Etat et permettre la relance de l’économie dans ces zones. L’Etat et ses partenaires doivent vite saisir l’occasion qui me semble être la condition sine qua non afin de permettre la bonne tenue de l’élection présidentielle dans plusieurs communes qui risquent à l’état des choses de ne pas prendre part au choix du prochain président.

Boubacar Yalkoué

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