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Mali 2018 : les enjeux électoraux du changement de leadership (suite)
Publié le vendredi 22 juin 2018  |  Le Pays
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La conspiration externe et interne contre les intérêts vitaux, l’unité nationale et la stabilité du Mali, tendent à fragiliser les institutions de l’Etat, diviser le pays, embraser l’insécurité, la criminalité et le terrorisme sur l’axe géographique du Nord, vers le Centre et le Sud. La convoitise géostratégique des ressources énergétiques du Grand Sahara et du Sahel, par les puissances économiques occidentales, en collision avec le terrorisme international, a accéléré l’effondrement du système de gouvernance au Mali.

Face à la désagrégation de la chaine de solidarité nationale et la défaillance des capacités de l’armée et de la police, le leadership politique malien a manqué de vision perspective et de projet de société compatibles pour relever le défi de la sauvegarde de la souveraineté de l’Etat. Il est pris au piège d’un imbroglio politique international, contrôlé par les complices de la rébellion touarègue, tendant à détruire même les fondations de l’Etat du Mali. L’Elite politique accrochée au pouvoir, est en l’occurrence manipulée de l’extérieur afin de concéder l’accès libre aux ressources énergétiques et l’exploitation à moindres frais des richesses du Sahara et Sahel. L’aggravation de la crise sécuritaire dans les régions du Nord et du Centre éloigne jour après jour les probabilités d’une paix durable. Le gouvernement d’IBK affaibli, désorienté et incapable n’avait d’autre recours que de se mettre volontairement sous la tutelle des légions militaires des Nations Unies ( MINUSMA) de la France (Barkhane) de la CDEAO, et des pays du G5 Sahel, pour éviter de justesse le démantèlement des structures nationales, le saccage des valeurs sociales et économiques résiduelles, et la déperdition de la souveraineté du Mali. Le régime RPM (Rassemblement Pour le Mali) au pouvoir, et son Président IBK (Ibrahim Boubacar Keita) daignent de percevoir que l’idéologie néocolonialiste obéira toujours aux mêmes principes anciens « de diviser pour régner». Loin du paradigme du patriotisme, de l’intégrité morale, de l’encouragement, et du sacrifice au nom de la patrie, le leadership politique malien, depuis cinq années de 2013 à 2018, a succombé face à cette manœuvre. Il a indéniablement mis le développement économique, social, culturel de la nation à genou et a contraint le pays à se plier aux tribulations de la rébellion touarègue, du terrorisme djihadiste international et au dictat de certaines puissances étrangères. Le temps redonnera raison sous peu à la démocratie et à la république, contre la dictature et la complicité avec autrui du régime RPM. Nous rappelions il y a un an que le retrait du projet de révision constitutionnelle par le Président IBK n’était pas animé par un devoir de patriotisme, mais par un souci égoïste de conservation du pouvoir, de préservation des avantages, de souveraineté de la famille présidentielle et surtout pour éviter sa destitution par un coup d’Etat militaire, quand le Mouvement ANTE ABANA était sur le point de faire basculer le régime RPM dans la rue. Après cette mise en garde faite sur les colonnes de Mali jet en 2017, les signes d’incapacité en fin de règne IBK réapparaissent à présent. Le manifeste de la Coalition pour l’Alternance et le Changement signé en Avril 2018 par les forces patriotiques, offre une opportunité inédite pour parachever la révolution du Mouvement ANTE ABANA de Juin 2017. Faudrait-il encore qu’il ne devienne de la surenchère, ou un sujet de discorde sociale, battu en brèche par les tendances en quête de pouvoir du Mouvement et les alliés masqués du régime RPM. La stabilisation du Mali passera obligatoirement par une prise de position plus agressive et dissuasive du Conseil de Sécurité des Nations Unions et des Partenaires au développement du Mali sur les causes internes déterminant la mauvaise gouvernance, la corruption, le terrorisme islamiste, et en même temps pour supporter le processus du retour au développement humain durable, à la paix, la stabilité gouvernementale et la transformation de la société. Les pays Amis du Mali n’ont d’autre alternative que d’appuyer la Coalition Démocratique pour l’Alternance du pouvoir en 2018 dans son combat historique de changement du leadership et du système de gouvernance du pays. Le Peuple malien devrait pour la circonstance se montrer capable de faire un sursaut sans précèdent pour s’aligner derrière cet idéal de promotion du progrès et de l’espoir et de créer les conditions démocratiques définitives du changement de leadership. Le but ultime de ce changement serait de réduire le taux de pauvreté élevé des populations, et aplanir les inégalités sociales et régionales. C’est seulement à ce prix que le Mali sortira physiquement et structurellement consolidé, de l’emprise du cataclysme social et politique qui, chaque matin, endeuille des milliers de familles, éloigne les perspectives de paix durable et de la reconquête de la souveraineté nationale. Rien que pendant le mois d’Avril 2018, plus d’une soixantaine de MALIENS ont été égorgés de sang-froid par les terroristes djihadistes à Ménaka dans le Nord du pays. Au même moment à Bamako sans se faire de soucis, le palais présidentiel accueillait avec exubérance le roi du rythme salsa-fiesta de l’orchestre cubain Aragon, à défaut de déclarer un deuil national. Le rôle négatif voire coupable du gouvernement dans l’application des Accords d’Alger et la poursuite délibérée de l’instrumentalisation de la rébellion touarègue à des fins politiques de conservation du pouvoir sont désapprouvés par le peuple malien et la communauté internationale. Un éveil de conscience des populations pourrait bientôt survenir pour empêcher à l’Etat du Mali de basculer dans la guerre civile et pour redresser la Nation. Les médias indépendants doivent sans frilosité ni hypocrisie, impérativement accompagner avec ténacité la lutte héroïque du peuple malien jusqu’à la victoire finale. Le changement du système de mauvaise gouvernance, s’entend par l’adoption d’un projet de société d’un Mali nouveau en 2018 qui imposera aux futurs leaders politiques, un comportement moral et une attitude digne et responsable dans l’acquittement de leurs missions. L’exercice du pouvoir dépendra dans le nouveau contexte d’un système décentralisé de la gouvernance, de l’avis des populations, des décisions souveraines du peuple et de la pertinence du contrôle citoyen. Les maliens sont unanimes que l’avenir du pays n’est pas lié au score de la compétition « TOUS CONTRE IBK », mais au contenu du programme de transformation de la société du futur président. L’objectif général du projet de société de l’ALTERNANCE du POUVOIR en 2018, serait par essence la réduction drastique de la pauvreté de 62,4% à moins 10% sur une période de cinq années. La lutte contre la pauvreté est une stratégie réaliste et positive parmi tant d’autres à portée de volonté pour redonner de l’espoir à tout un peuple incompris et abusé pendant des décennies. Elle présente un avantage particulier favorisant une approche holistique et une résolution simultanée des difficultés économiques, sociales, politiques et sécuritaires qui compromettent le progrès au Mali. Elle exige obligatoirement d’abandonner les mauvaises pratiques administratives de l’Etat qui ont conduit à l’incrustation d’une gouvernance corrompue et insolite du pays à la paupérisation de ses habitants et à la perte de souveraineté de la nation. La stratégie mise sur l’implantation de structures administratives régionales décentralisées de l’Etat, la disponibilité et la redistribution équitable des services sociaux de base sur toute l’étendue du territoire, la lutte contre les inégalités des chances et l’éradication de l’insécurité. Ces objectifs prioritaires convergent vers les dispositions de sécurisation du territoire national par des forces armées et de sécurité opérationnelles et omniprésentes, le retour de l’administration publique dans toutes les régions du pays, la consécration d’une véritable paix des cœurs et la restauration de la souveraineté. Le plan d’action est fondée sur la réforme de méthodes de gestion de l’Etat, la modernisation des sources de revenus et de réhabilitation des populations que sont l’autosuffisance, alimentaire, l’accès pour tous aux structures de santé, au système éducatif, à l’eau potable, à l’électricité, à un habitat décent, à la sécurité, à un environnement sain, la reforme domaniale, la réforme fiscale, l’emploi des jeunes, l’implantation de réseaux de communications fiables, de services publics et privés comptables compétents et le lancement des travaux à haute intensité de main-d’œuvre. L’Etat devrait compter avant tout sur sa propre capacité interne de financement pour soutenir durablement les investissements publics et la stimulation du secteur privé en conformité avec les politiques de reconstruction nationale. La création d’une force de défense et sécurité opérationnelle capable d’éradiquer l’insécurité rampante et l’agression des terroristes sera la priorité fondamentale de l’action gouvernementale. Le renforcement de la politique étrangère, l’appui à l’effort national de financement du développement, l’encadrement et l’insertion de la diaspora malienne dans le processus de transformation moderne de la société, la maitrise de l’émigration clandestine, la redistribution équitable et proportionnelle des services socioéconomiques et des richesses communes, la liberté d’expression, la libre circulation des personnes et des biens, le renforcement de l’autorité de l’Etat, la restauration de la morale dans les mœurs sociales, l’instauration de l’éthique et du respect du droit dans le système judiciaire, et la lutte contre la corruption sont les objectifs spécifiques à atteindre à très court terme. Les activités en prospection sont ambitieuses, laborieuses et exigent une mobilisation active et un engagement sans faille de la jeunesse malienne. La jeunesse révolutionnaire, les mouvements politiques démocratiques du changement, la société civile, les congrégations religieuses et les syndicats doivent unifier leurs forces, au sein d’une seule COALITION DEMOCRATIQUE pour pouvoir remporter démocratiquement les élections et relever le défi du changement de leadership et du système de gouvernance à partir du 29 Juillet 2018. Le régime du Rassemblement pour le Mali, RPM au pouvoir, et ses alliés de la Convention de la Mouvance Présidentielle CMP continueront à utiliser tous les moyens d’intimidation des citoyens, de chantages des électeurs, de fraudes électorales, de corruption des leaders communautaires et religieux, de sacrifices rituels, de témoignages déshonorants, de sommation et de menace de mort des opposants pour accorder un deuxième mandat de cinq ans au Président sortant Ibrahim Boubacar Keita. La presse nationale et progouvernementale continueront à étaler les contrevérités, les leurres d’un soi-disant bilan méritoire controversé du régime IBK, le fatalisme religieux et le phénomène de phobie naturelle des populations au changement pour manipuler et dissuader les forces de l’Alternance 2018, briser l’élan de son combat et de son soutien populaire à travers son slogan de campagne « ANGA BEN ». Seules des élections libres et transparentes pourront donner une chance réelle au Mali, de sortir du cyclone de la mauvaise gouvernance et se remettre sur la voie du développement durable, de la résilience communautaire, de la stabilité gouvernementale, de la paix durable, de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté authentique. Aujourd’hui le doute est permis, quant aux chances d’organiser des élections crédibles inclusives, sur toute l’étendue du territoire nationale le 29 Juillet 2018, tant que les armes de guerre ne se seraient pas tues au Nord et au Centre du pays. Le Pouvoir RPM en est bien conscient, mais malgré tout, il fait croire au peuple malien et à la communauté internationale que le miracle de l’organisation des élections est toujours possible à la date programmée. La COALITION DEMOCRATIQUE pour l’ALTERNANCE 2018 devrait dans ces conditions se préparer pour reprendre en main la gouvernance du pays de manière collégiale dès le premier tour ou après le second tour des élections présidentielles. En cas d’incapacité avérée du gouvernement d’organiser les élections présidentielles le 29 Juillet 2018, la coalition devrait d’avance se déterminer sur les conditions de négociation ferme, d’une transition sous l’égide d’un gouvernement d’union nationale et d’une assemblée constituante sans la participation des responsables de Régime d’IBK. Ces derniers pourraient s’attendre à répondre de leurs actes de violations de la constitution devant une commission rogatoire. La Nation a besoin d’être mise en confiance, car le Mali n’a plus qu’un seul choix : périr ou survivre. Le Peuple Malien reste imperturbable dans sa marche triomphale de la révolution pour la transformation de la société. Les tentatives de blocage de ce mouvement populaire resteront vaines. « KELE KOTE, KELE KOTE, ALLAH NOLE. »



Professeur Mahamane Kalil Maiga, Médecin à la retraite

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